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LA. MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

gisements primitifs ont été soumises aux actions oxydantes des eaux relativement superficielles, il s'est produit en eux une concentration de l'or en même temps qu'une dissolution de la pyrite aboutissant à rendre les minerais plus friables. Sans cesse, une partie notable de l'or dissous est descendue dans les terrains en suivant leurs fissures et y a concentré une quantité d'or croissante, puisqu'elle venait de parties de plus en plus étendues des terrains progressivement atteintes par cette altération. On peut même se demander si les veines de quartz, légèrement aurifères rencontrées dans ces schistes, auxquelles on attribue plus généralement une origine interne en relation avec le métamorphisme, ne seraient pas, du moins en partie, un résultat de cette concentration de la silice et de la pyrite aurifère dissoutes ailleurs, puis entraînées dans les fissures. Quoi qu'il en soit, ces conditions, sur lesquelles nous n'insistons pas ici parce qu'elles sont générales pour toutes les alluvions aurifères, ont certainement contribué à former, au début de la période érosive actuelle, des alluvions particulièrement riches, occupant les terrasses les plus élevées (parce que les plus anciennes) ou ultérieurement recouvertes par des formations plus récentes, quelquefois même (quoique plus rarement qu'en Californie ou en Australie) par des basaltes. Si nous envisageons maintenant l'âge de ces alluvions sibériennes, nous serons amenés à le croire plus variable, suivant les régions, qu'on ne l'a admis après un premier examen sommaire, et peut-être le phénomène d'alhivionnement a-t-il commencé plus tôt qu'on ne le dit en général (*) . Pourtant un fait immédiatement frappant est la localisation des dépôts aurifères dans les vallées actuelles, en relation avec la topographie actuelle. C'est donc quelque chose de tout différent de ce qui s'est passé en Californie, (*) Voir plus loin, page 366.

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où l'or, encaissé dans de grands filons continus en relation avec des granités crétacés, a commencé à être remanié et concentré mécaniquement avant même l'époque pliocène, quand le relief du sol était tout différent de ce qu'il est aujourd'hui, en sorte que les thalwegs aurifères y sont souterrains, masqués par des dépôts plus récents ou par des basaltes et souvent disposés à angle droit des thalwegs actuels. En Sibérie, le principal mouvement d'alluvionnement, qui paraît avoir agi sur un compartiment profond de l'écorce, depuis longtemps déjà superficiellement décapé par l'érosion, semble contemporain de VElephas primigenins et du Rhinocéros tichorinus. La description des diverses régions aurifères, que nous abordons maintenant, va nous permettre de préciser ces notions générales. La Pl. IV suffit à en montrer la disposition d'ensemble. Nous allons les passer successivement en revue dans l'ordre déjà indiqué. Mais nous ne nous attacherons pas à multiplier les noms des placers, qui constitueraient une énumération, d'abord fastidieuse et ensuite sans intérêt puisqu'il est dans la nature même de telles exploitations de durer fort peu de temps, si bien qu'au bout d'une dizaine d'années au maximum une exploitation de placer disparaît totalement et sans laisser de traces. Ceux qui désireraient de tels renseignements de détail pourraient les trouver sur les cartes russes, auxquelles nous renverrons, et où les placers sont toujours soigneusement indiqués. 1° Bassin de l'Iénisséi inférieur (Pit et Oudérei). — La carte générale des gisements d'or sibériens montre une importante zone aurifère uniquement formée de placers, sur la rive droite de l'Iénisséi, entre la Toungouska supérieure ou Angara et la Toungouska moyenne ou pierreuse (Podkamennaia). Cette région, dont nous avons donné la