Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
LA METALLOGENIE DE L'ASIE RUSSE
erratiques. Les glaciers envahissent la contrée et donnent l'assise inférieure (4) à blocs, puis des moraines vaseuses. Un recul des glaciers provoque une nouvelle activité fluvio-glaciaire, aux dépôts graveleux, aux vases mélangées en désordre avec des sables (3). Les glaciers reviennent une seconde fois, et de nouvelles moraines supérieures s'accumulent (2). Enfin les glaciers se retirent et nourrissent des cours d'eau, qui essayent de se frayer un chemin à travers les moraines, mais sans réussir à atteindre le sol primitif : ce qui montre combien les glaciers ont eu finalement peu d'influence sur le modelé gé-
gisements : très fin et parfois flottant dans les lits de cours d'eau, ailleurs en grains plus gros, peu émoussés et fournissant des pépites qui peuvent atteindre 40 grammes. Cet or provient évidemment presque directement de son bed-rock, mais a dû être nourri par dissolution. A l'appui de cette idée, l'or des placers semble être en moyenne d'un cinquième plus pur que celui de la pyrite (titre 918 au lieu de 758) : ce qui, si le fait est exact, montrerait bien l'influence d'une action secondaire dissolvante et épurante. Dans les gisements exploités, la couche aurifère est recouverte par des épaisseurs de terrains stériles souvent considérables (jusqu'à 40 mètres). Cette couche repose d'ordinaire directement sur le bed-rock, quoiqu'on ait parfois rencontré, à titre exceptionnel, une seconde alluvion aurifère plus élevée et reposant sur le stérile (placer Proroko-Iliinsky sur la Nigri). Le plus souvent (placers Tikhono-Zadonsky, Predtetchensky), les alluvions débutent à la base par une mince couche, dite « primazka.», qui entre dans les fentes des schistes sous-jacents jusqu'à 1 mètre de profondeur et qui consiste, tantôt en sables argileux avec menus fragments de roches, tantôt en argile grasse, calcareuse, chargée de fragments anguleux. La primazka présente parfois des parcelles d'or qu'on peut recueillir à la main. Au-dessus vient la couche aurifère proprement dite, dont l'épaisseur ordinaire est de 0,75 à 1 mètre et dépasse rarement 2 mètres. Elle consiste en un sable argileux gris sale avec nombreux fragments anguleux et renferme tellement de pyrite « koubik » que celle-ci constitue la grande masse des résidus de lavage. La teneur en or à la tonne, extrêmement variable, peut atteindre une vingtaine de grammes ; mais on lave parfois des parties qui tiennent à peine quelques dixièmes. En principe, la richesse, maxima dans l'axe du thalweg, diminue vers les bords.
néral du pays. Les débris de faune et de végétaux semblent indiquer que cette glaciation delà taigad'Olekma a été retardataire sur celle de l'Europe occidentale, par suite de circonstances climatériques locales. Pratiquement, les placers portent en général sur l'assise inférieure préglaciaire et, dans celle-ci, sur certains lits de sable gris ou brun rougeâtre présentant une stratification tout à fait irrégulière en diagonale. Ces dépôts peuvent se trouver dans deux conditions^ distinctes : placers de vallée dans les parties les plus basses des vallées fluviatiles actuelles et placers de terrasse occupant d'anciennes terrasses longitudinales d'érosion (ouvals). Vers le confluent des rivières Nigri et Bezymianka, il semble y avoir trois terrasses successives de placers aurifères reposant sur les roches primitives avec une différence de niveau totale de 10 mètres, que l'on a cru pouvoir rapporter aux étages 1, 3, 5 de la coupe précédente. Les placers de vallée peuvent à leur tour se subdiviser en placers de vallée proprement dits (les plus riches) et placers de lit du cours d'eau, qui n'en sont que le remaniement appauvri. Mais les placers de terrasses sont rares, ayant pu facilement être détruits" par l'érosion. L'or est de nature différente dans ces divers types de