Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
Page : Image 183
Révision de 21 févr. 2015 23:04:08, edited by Anonymes
360
361
LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE
tervenir. Les minerais d'or paraissent, pour la plupart, du groupe de ceux qui se relient très directement aux intrusions aplitiques et granulitiques, dans des conditions rappelant ce que nous avons trouvé précédemment sur l'Onon (*)_. Tout d'abord, dans la région des Stanovoi, au Nord de la Zéya supérieure, il existe quelques placers sur les rivières Gargani, Soudjari, Kokhani et Soudjarikan : le tout, d'après M. Ahnert, sur une bande de gneiss. Plus au Sud, M. Ivanov, a signalé sur la Guiloni, affluent de gauche de la Zéya, des terrains analogues, avec une direction générale N.-W., qui se retrouve dans le relief du sol et la direction des cours d'eau. Ici l'or se rattacherait, d'après cet auteur, à des zones de gneiss ou de gneiss amphiboliques riches en veines quartzeuses ou aplitiques. C'est la conclusion à laquelle arrive également M. Levât pour les placers du Djolon et du Soundjari, qui sont vers 54° 30' au Nord de la Zéya. Dans la région duDjolon , le bed-rock est composé, suivant les cas, de gneiss avec nombreux schistes amphiboliques (vallées de l'Ougane, du Mogotte, etc.), de schistes cristallins et intercalations de granité à mica blanc, pegmatite, aplite, etc., ou de lits quartzeux. La pyrite est fréquente, aussi bien dans les schistes amphiboliques que dans le granité, où elle remplit (Djolon) des sortes de minces stockwerks, devenus par altération ferrugineux, et c'est évidemment avec cette pyrite que l'or a cristallisé. La description du Djolon, en particulier, montre un bed-rock de granité à mica blanc proprement dit, avec infinité de filets ferrugineux finissant par donner localement des bandes d'un rouge vif, qui ont commencé par
être, avant leur altération superficielle, chargées de pyrite, et dans lesquelles l'or a cristallisé (*). Ailleurs on est surles schistes amphiboliques. Partout le quartz filonien proprement dit fait totalement défaut ; mais on peut citer, comme veines quartzeuses aurifères, outre le placer Guenadievsky de la Sélemdja, situé dans un autre district et sur lequel nous allons revenir, le placer Innokentievski de l'Ougane, affluent de la Zéya près du Guiloui, où l'or existe dans des veines de quartz blanc très fissuré, ayant jusqu'à 2 mètres de large et interstratifiées dans les micaschistes. A l'autre extrémité Est du bassin de la Zéya, dans le système du Tok, le placer Pakrovsky de YOntandja tire également son or, d'après M. Levât, de couches d'aphte et de quartz interstratifîées dans les micaschistes, au voisinage immédiat d'un granité à mica blanc. Dans le système de l'Olongro, affluent de l'Ounakha, qui se jette dans la Brianta, l'or paraît, au contraire, provenir de pyrites comprises dans des roches vertes, syénites, etc. Vers le Sud-Ouest, la région exceptionnellement riche de la Djilinda présente des conditions un peu différentes, quoique répondant sans doute au même phénomène originel. Au lieu de terrains archéens et schistes cristallins, on a là des schistes argileux, se rapprochant plus de ce que nous avons vu sur l'Iénissei et la Léna, et, sur le placer même, des conglomérats et grès, renfermant, d'après Ivanov, dans leur ciment, de l'or qui paraît être la source des placers (**). La remarque n'est pas sans intérêt comme pouvant établir un rapprochement avec les si riches gisements de conglomérats anciens à ciment aurifère qui existent en divers points du continent
(*) Page 352.
(*) Voir, passim, le Messager de l'Industrie de l'Or, intéressant recueil «dite à Tomsk. (**) Voir plus haut, p. 278.