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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

suivre vers ses extrémités, nous verrions, au Nord, la chaîne se bifurquer en deux rameaux, dont l'un, par le Timan et la presqu'île de Kanin, tourne à l'Ouest pour aller envelopper la plate-forme Scandinave, tandis que l'autre, par la Novaia Zemlia, tourne à l'Est (également dans le sens Est-Ouest) pour aller sans doute enceindre le plateau sibérien. Au Sud, de même, l'extrémité de l'Oural s'infléchit entre la Caspienne et le lac d'Aral et tourne vers l'Est pour aller peut-être, raccordée avec un rameau des ïien-chan, s'insinuer au milieu de tout ce faisceau si serré, si colossalement haut, qui passe au Nord de l'Himalaya. De la sorte, les deux extrémités de l'Oural, qui dessinent, avec lui comme branche droite, une sorte d'S colossal, tendent, au Nord comme au Sud, à reprendre cette direction Est-Ouest a laquelle nous sommes accoutumés en Europe et dans l'Asie centrale pour tous les plissements qui se sont succédés depuis le carbonifère. On peut ajouter que, pour ces deux extrémités, les plissements se sont prolongés plus longtemps. Le Timan a rejoué à l'époque permienne. Près de la Caspienne, dans TErgheni, les couches sarmatiques elles-mêmes ont été influencées sans que l'aralo-caspien le soit. Si nous revenons maintenant plus spécialement à la coupe de l'Oural dans la région métallifère, nous savons qu'il semble accuser, dans l'ensemble, une poussée de l'Est vers l'Ouest qui, plus loin vers l'Ouest, aboutit à des renversements et qui a également provoqué, par le laminage, des métamorphismes'analogues à ceux des Alpes (transformation de la houille en graphite). Les plis du versant sibérien doivent peut-être à cette disposition d'avoir été plus facilement arrasés et annihilés par l'érosion. La plaine sibérienne avec ses terrains tertiaires commence, en tout cas, brusquement, à l'Est de l'Oural, aussitôt mise en contact, soit avec les quelques lambeaux de jurassique ou de crétacé qui existent sur le flanc Est, soit d'habitude

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avec les terrains cristallins ou primaires formant la chaîne. A l'Ouest, au contraire, on vr oit une série de rides parallèles à la crête centrale s'abaisser peu à peu, parfois avec des ressauts de chaînons parallèles. Leur régularité est telle, dans certaines régions, qu'elle a fait comparer la zone sub-ouralienne à un Jura paléozoïque. • Sur le versant Ouest, le dévonien et le carbonifère se montrent plissés, recouverts par du permien discordant et horizontal, où l'on observe des indices de la destruction de la chaîne hercynienne, allant jusqu'à déterminer la formation de sédiments cuprifères. On constate que le bord Ouest de l'Oural a formé rivage à l'époque du jurassique moyen pour une mer qui s'étendait, du Nord au Sud, à travers la Sibérie. A l'exception des minerais détritiques, comme le cuivre du permien, ou l'or et le platine des alluvions, les minerais de l'Oural sont, nous l'avons dit, à peu près tous sur le versant Est de la chaîne, le seul où se montrent les roches de profondeur avec lesquelles ils sont en relation tout à fait immédiate. Sans entrer dans les détails pétrographiques, on peut diviser ces roches en trois grandes familles : 1 0 les roches sombres basiques, péridotites, dunites, gabbros à olivine, serpentines, etc.^ dans lesquelles on trouve le platine, le nickel, le chrome, avec une partie de l'or; 2° les roches claires, feldspathiques, pauvres en silice, mais sans basicité accentuée, du groupe des s}'énites, auxquelles la magnétite et la chalcopyrite sont associées; 3° les roches granitiques acides avec filons d'or et pierres précieuses. C'est en faisant cette grande coupure entre elles que nous allons les étudier; mais je crois que ce serait un tort de subdiviser davantage et d'envisager, par exemple, séparément le fer et le cuivre, dont le gisement est très manifestement le même, avec prédominance locale de l'un ou l'autre des deux métaux.