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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

à des magmas granitiques, présentent plusieurs types bien distincts. Dès le voisinage immédiat de la superficie, on pourrait rattacher déjà par extension à ce groupe les venues aurifères en relation avec des roches éruptives acides d'épanchement ou d'intrusion superficielle : roches qui, bien entendu, n'ont plus en aucune façon la structure granitique, mais que l'on peut croire dérivées des mêmes magmas. Quand on s'enfonce davantage, on rencontre le type desgrands filons proprement dits, genre Californien, à remplissage quartzeux auro-argentifère. Ici comme pour tous les filons nets d'incrustation hydrothermale, la relation avec une roche ignée reste hypothétique, le départ avant été accentué. Il est néanmoins très vraisemblable que l'or californien, par exemple, dérive des granités crétacés qui forment des massifs à son voisinage et qui ont métamorphisé fortement les sédiments. La profondeur d'érosion, à laquelle correspondent ces grandes fractures continues et ce mode de remplissage, olïre, pour la richesse en métaux précieux, des conditions exceptionnellementfavorables que l'on retrouve sur toute la longueur de la chaîne côtière du Pacifique. En continuant à nous enfoncer, nous attribuons au type ouralien, situé dans une chaîne dont le plissement est carbonifère et dont l'érosion est par suite très avancée (sans atteindre pourtant ce qu'elle est dans le Plateau Central), une profondeur de cristallisation plus grande. Ici la relation du granité et de l'or apparaît immédiate. L'or, comme nous allons le voir, s'est à peine séparé du granité à mica blanc, qui est déjà pour nous un premier départ du granité proprement dit. Il remplit, soit dans les craquelures des filons d'aplite et de pegmatito qui en dérivent, soit dans les terrains immédiatement contigus, des veines quartzeuses, où l'on observe une association de l'or (inclus dans la pyrite de fer), avec quelques autres-

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sulfures métalliques, et une autre association avec la tourmaline, qui est très fréquente dans les gisements de ce genre (*). Des conditions tout analogues se sont prêtées aillleurs à la cristallisation de l'étain, du bismuth, ete., en stockwerks. Enfin, quand on s'approfondit encore dans l'écorce, comme nous l'avons fait en étudiant la zone sibérienne des grands faîtes primitifs, on trouve un type un peu différent où les pyrites aurifères imprègnent des terrains métamorphisés par le voisinage du granité, sans prendre l'allure de véritables filons. Là, les massifs granitiques proprement dits, étant profonds, sont entourés, dans les sédiments qui ont formé leur couvercle, d'une auréole de métamorphisme, qui, suivant des lois bien connues, peut se traduire,, ou par une injection feldspathisante ayant plus ou moins donné l'allure de gneiss, ou, à plus grande distance, par une simple recristallisation des éléments. Ce phénomène profond a déterminé, en même temps, une cristallisation de pyrite, souvent aurifère, qui, peut s'éloigner assez loin, dans chaque cas particulier, du granité originel (jusqu'à 10 ou 20 kilomètres), mais qui n'en est pas moins liée à lui comme nous l'avons vu. L'or se montre alors parfois comme faisant partie du ciment même des gneiss, ainsi que M. Lacroix l'a observé dans des conditions très analogues, à Madagascar. Et nous avons dit qu'il correspond encore à une auréole constante de tourmaline, comme dans le cas précédent. Industriellement, l'exploitation de l'or dans l'Oural a

(*) Cette association existe déjà dans le type californien à Meadow Lake. On la connaît, dans des conditions analogues à celles de l'Oural, à Svartdal en Telemark, et dans des types plus profonds, à Passagem au Brésil, Beforona à Madagascar, etc. (Or dans le monde, p. 37). Nouï en avons cité divers exemples en Sibérie. Voir plus haut, p. 309, 319, 325 ; plus loin, p. 410.