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NOTE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES MINÉRAUX

des craies phosphatées. Bien que ces districts soient relativement limités en superficie (*), l'exploitation s'y maintient depuis trente-cinq ans sans que l'on puisse, à moins de découvertes nouvelles, escompter ni une très grande durée, ni un accroissement sensible. En France, la production provient presque exclusivement des gîtes de la craie supérieure, analogues aux gîtes belges, qui sont exploités dans les départements de l'Aisne, de l'Oise, de la Somme et du Pas-de-Calais. Si les phosphates riches en poches, actuellement connus, paraissent devenir plus rares, l'exploitation des craies phosphatées se maintient sans qu'on puisse savoir pour quelle durée. Le grand gîte de l'Est, qui ne pourrait d'ailleurs donner que des phosphates verts à employer en nature, est à peu près abandonné, encore qu'il soit presque intact (**). L'Algérie, qui fournit des 58/63 et des 63/68, ne s'est à coup sûr pas développée comme le comporte l'importance de ses gites. La production est arrêtée et par le mode de constitution des exploitations dont les plus importantes sont des amodiations proches de leur échéance et surtout par des questions de transport (***). Il ne paraît pas douteux que, soit dans les gîtes amodiés des environs de Tébessa, soit dans ceux plus au sud qui ne sont pas encore ouverts à l'exploitation, on dispose en produits actuellement marchands, c'est-à-dire à plus de 60 p. 100, de ressources qui permettraient une exploitation comparable à celle de la Tunisie. (*) Le D' Tietze estime à 12.000 hectares environ la superficie sous laquelle peuvent se trouver les phosphates de la Hesbaye. (**) Dans l'enquête de 1886, on avait évalué les ressources de ce gîte à 24 millions de tonnes. Depuis un demi-siècle qu'on y travaille, on n'a pas dû en extraire 2 millions de tonnes. (***) Sans parler des gîtes du groupe de Sétif-Tocqueville (29.000 tonnes) ; et de Bordj-Redir (36.000 tonnes) dont les produits sortent par Bougie, gîtes qui se sont jusqu'ici montrés assez médiocres, il y a autour de Tébessa trois exploitations : le Kouif et Kissa, 296.000 tonnes ; le Dyr, qui a été arrêté à la fin de 1908, après avoir produit 50.000 tonnes dans l'année.

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Sur les 350.000 tonnes expédiées d'Algérie, 80.000 sont à destination de la France et 270.000 tonnes de l'étranger. La Tunisie, qui n'a débuté qu'en 1899, est à coup sûr le district qui s'est le plus rapidement développé (*). On s'accorde à reconnaître que ses ressources, bien qu'on n'aitjamais tenté de les chiffrer à ma connaissance, peuvent être tenues pour indéfinies. M. le sénateur Pédebidou, dans son récent rapport au Sénat sur le budget des Affaires étrangères pour 1909 (n° 317, séance du 8 décembre 1908), n'a été que l'écho de la croyance générale en disant, après avoir escompté dans un bref délai une production annuelle de 2 millions de tonnes : « Cette production, qui doit placer la Tunisie au premier rang des pays phosphatiers, pourra d'ailleurs être maintenue et augmentée pendant une durée presque illimitée, si l'on considère la colossale puissance des gisements découverts dans la Régence ». Sur les 1.270.000 tonnes produits actuellement par la Tunisie, 400.000 tonnes environ entrent seulement en France, le restant étant distribué dans le monde entier jusqu'au Japon. Il y a actuellement en exploitation dans les États-Unis trois districts principaux : la Caroline du Sud, le Tennessee et la Floride. La Caroline du Sud, qui ne donne que du 58/63, est le plus ancien district, datant de 1867. La production, qui s'était élevée jusqu'à 550.000 tonnes avant le développement de l'Afrique du Nord, paraît être en décroissance ; elle est (*) 11 y a actuellement en Tunisie quatre exploitations en activité qui ont donné en 1908 : Compagnie de Gafsa Compagnie de Kalaa-Djerda. Compagnie du Dyr (Kalaa-es-Senam). . . La Floridienne (Salsala)

899.000 tonnes 195.000 — 115.000 — 8.000 — 1.267.000

tonnes