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NOTE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES MINÉRAUX

de 250.000 à 300.000 tonnes actuellement, sans qu'on ait. aucun élément pour apprécier sa durée. Le Tennessee, qui fournit du 78/80 p. 100, a contre lui, comme district exportateur, les 600 kilomètres qui le séparent de la côte. Son exploitation n'augmente guère : elle aurait été de 600.000 tonnes en 1907 et serait tombée à 400.000 en 1908, par suite, a-t-on dit, de la crise américaine. Ses ressources, quoique discutées, paraissent pourtant considérables. Le gîte peut exister sous 250.000 hectares. Le district le plus important est celui de la Floride qui fournit à l'exportation du B hard rock » ou phosphate en roche à 77/82 p. 100 et des « land pebbles » ou nodulesà 68/72 p. 100. Son exploitation va toujours croissant,, plus en « land pebbles », il est vrai, qu'en « hard rocks ». La sortie par les ports a atteint 1.550.000 tonnes en. 1908, les expéditions en Europe ayant été spécialement facilitées par la baisse des frets. D'après un tout récent article de M. C. A. Stone (*), l'industrie des phosphates est « contrôlée », en Floride par 12 compagnies, dont 4 de « hard rocks » et 8 en « land pebbles ». Une récente combinaison paraît même s'être récemment réalisée entre elles pour une manutention et une livraison plus économiques (**). Un district qui a. des accroissements annuels de 250.000 à 300.000 tonnes, soit de 15 à 20 p. 100 de sa production, ne semble pas, indiquer un gîte qui éprouve quelque fatigue. Cela concorderait avec les appréciations qui ont été avancées sur les ressources considérables de la Floride par des autorités (*) Engineering and mining Journal, 1909, p. 454. ('**) Voir sur les Exploitations de la Floride un article de M. E. Lemaire dans le Génie civil du 22 novembre 1908 d'après M. Mendenhall de l'Engineering News. M. Mendenhall donne 170.000 hectares comme la surface sous laquelle peuvent se trouver les « land pebbles » sans qu'on puisse être sûr qu'ils y soient exploitables.

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sérieuses (*), appréciations que d'autres ont, il est vrai, ■contestées surtout dans ces derniers temps (**). Les îles du Pacifique (***), qui donnent des phosphates •exceptionnellement riches et purs à 78/85 p. 100, ne font ■que commencer leur exploitation. Elle est déjà de

300.000 tonnes ; demain elle sera de 600 à 700.000. Sans

doute, ces gîtes apparaissent comme de durée relativement limitée, de trente à cinquante ans peut-être avec nne pareille extraction. Mais il n'est pas interdit de penser que l'on peut trouver d'autres îles analogues dans cette immensité de la mer du Sud. Bref, malgré le développement si intensif de la production, sans faire état des nouvelles découvertes qu'il est permis d'escompter à tant de titres, comme je l'ai expliqué, il paraît résulter de cet examen, si sommaire qu'il soit, que rien n'indique que le monde doive manquer des phosphates naturels nécessaires à son agriculture, du moins dans la période, si longue qu'on veuille la supposer, que peuvent raisonnablement embrasser des prévisions humaines, si pessimistes qu'elles puissent être. Il n'échappera pas d'ailleurs que, dans ce qui précède, je n'ai fait état que des phosphates ayant une teneur considérée actuellement comme marchande. Dans tous les pays phosphatiers, et surtout dans le (*) D'après ses études, le Geological Survey avait estimé en 1893 les ressources de la Floride enlre 120 et 290 millions de tonnes suivant les hypothèses que l'on pouvait admettre. (**) Un article de l'Engineering and Mining Journal de 1908 (p. 1214) n'estimait la durée de la Floride qu'à cinquante ans. M. Jumeau, dans son livre récent, les Phosphates de chaux (1905), serait peut-être plus pessimiste, mais sans donner les raisons de son opinion. (***) Voir sur les phosphates de ces îles un article de M. L. de Launay •dans la Nature du 20 février 1909. 11 n'y a actuellement que trois îles en exploitation : Christmas, Océan, Naurou. On va commencer l'exploitation de l'île française de Makatea et ■de l'île allemande d'Angaur. Chacune de ces îles doit donner par an de 100 à 200.000 tonnes.