Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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NOTE
SUR
L'INDUSTRIE
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PHOSPHATES
MINÉRAUX
Nord de la France et plus encore peut-être en Algérie et en Tunisie, on trouve, à côté des phosphates actuellement marchands, des produits à teneur plus ou moins inférieure, inutilisables aujourd'hui, pour lesquels on ne cesse de chercher des moyens pratiques d'enrichissement et qu 'on trouvera certainement un jour, bien qu'ils nous échappent depuis vingt ans. Ce jour-là, on pourra dire que la France, l'Afrique du Nord et bien d'autres pays regorgent de phosphates utilisables. Comme tout produit minéral, le phosphate minéral peut cependant s'épuiser un jour; et, si grandes notamment que soient nos ressources, ce n'est pas une raison pour gaspiller inutilement certains gîtes par des exploitations inconsidérées, notamment en sacrifiant, pour une couche plus riche, des couches qui ne sont pas marchandes aujourd'hui, mais pourront le devenir demain. C'est là un& question incidente à notre sujet, que je ne fais qu'indiquer sans vouloir autrement y insister. D'autre part, qui peut dire les transformations que subira l'agriculture et notamment l'agriculture française ? Comme nous le verrons ultérieurement, il se pourrait que ses besoins en phosphates aillent relativement en diminuant, ainsi qu'il en est déjà pour des pays tels que là Belgique ou l'Angleterre. Production des scories de déphosphoration. — A côté des phosphates naturels, on ne doit pas oublier les scories de déphosphoration qui sont, on le sait, à peu près comparables, poids pour poids, à un superphosphate. La quantité de ces scories est allée croissant annuellement dans une proportion peut-être encore plus forte que celle déjà si considérable que je relevais pour la production des phosphates naturels. La statistique des scories de déphosphoration, surtout pour le passé, est encore plus difficile à établir avec
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quelque précision que celle des phosphates naturels. Cette statistique n'est nulle part relevée distinctement. 11 faut la déduire par voie indirecte de la statistique des aciers. On peut laisser de côté les scories, relativement pauvres, provenant du traitement au four Martin basique, bien que leur quantité ne soit pas négligeable (*), et ne faire état que de celles provenant du traitement au convertisseur en prenant 250 kilogrammes de scorie marchande par tonne de lingot obtenu, chiffre qui m'a paru le plus en rapport avec ceux que j'ai pu recueillir (**). Mais cette statistique des lingots Thomas provenant du convertisseur n'est elle-même pas toujours et partout relevée séparément. En France, notamment, notre statistique officielle ne la donne régulièrement que depuis 1904, on ne trouve de chiffres antérieurs qu'accidentellement. On n'en trouve pas dans la statistique officielle de Belgique d'où il faut les déduire par un autre calcul indirect de la statistique des fontes Thomas consommées. En combinant aussi bien que possible toutes ces données, on arrive finalement, pour l'Europe (***), aux chiffres suivants pour la production de ces scories à diverses dates :
ANNÉES
1892.... 1899.... 1907....
BELGIQUE
. 15.000 »
325.000
FRANCE
94.000 134.000 405.000
ALLEMAGNE
500.000 1.000.000 1.804.000
ANGLETERRE
100.000 131.000 96.000
AUTRICHE ■ HONGRIE
38.500 62.000 11
TOTAUX
747.500 1.500.000 ? 2.600.000 (?)
C'est, on le voit, un énorme appoint pour l'agriculture (*) Une usine française produisant 32.000 tonnes de lingots au fouiMartin basique a produit 4.500 tonnes de scories à 10 p. 100 d'acide phosphorique qui se sont fort bien vendus dans les environs immédiats. Fréquemment les scories des fours Martin basiques sont mélangées aux scories des convertisseurs ou repassées au haut-fourneau. (**) M. D. Levât, toc. cit., avait pris le chiffre de 300; celui de 250 serait lui-même plutôt trop fort. (***) L'Amérique ne produit plus de fontes au convertisseur Thomas.