Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)
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de l'Europe occidentale, équivalant actuellement à près des trois quarts des phosphates naturels qu'elle produit ou reçoit; et ce côté de ses approvisionnements en phosphates ne peut que continuer à croître relativement (*) ; avec l'accroissement du développement, peut-être encore plus intense que par le passé, que prendra presque partout la fonte Thomas. Répartition et consommation des phosphates. — Il faut distinguer la répartition des phosphates entre les diverg pays et leur consommation effective. La répartition des phosphates naturels extraits peut s'évaluer d'une façon relativement simple en combinant la production du pays avec la différence entre ses exportations et ses importations, ou encore avec les expéditions de chaque pays producteur par pays d'importation. Les chiffres que l'on obtient ainsi n'ont qu'une signification un peu vague ou mal définie en tant que consommation effective et surtout consommation agricole. D'une part, en effet, entre la répartition calculée comme il vient d'être dit et la consommation définitive se place cette variation des stocks dont j'ai déjà signalé l'importance. Sans doute, en matière de phosphates, il n'y a pas à proprement parler de ces stocks commerciaux considérables et permanents, de nature à fausser éventuellement les cours, comme c'est le cas pour les soufres ou pour les cafés ; mais des stocks peuvent néanmoins se constituer, comme pour toutes les substances minérales, soit sur le lieu d'extraction ou aux ports d'embarquement, ce qui revient sensiblement au même, soit chez les transformateurs, comme le fabricant de superphosphates; et l'importance de ces stocks peut (*) Il est impossible de suivre les échanges de scories Thomas; les statistiques douanières de certains pays, et notamment celles de la France, les confondent avec les engrais chimiques ou engrais non dénommés.
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varier suivant les circonstances commerciales du moment. D'autre part, si l'on considère la consommation définitive du produit extrait, il faut faire une distinction, du moins pour certains pays. Les phosphates naturels peuvent y avoir trois ou tout au moins deux destinations principales : je passe volontiers sur la production du phosphore ou des produits chimiques proprement dits; on compte là par kilogrammes plutôt que par tonnes, et on emploie plus volontiers des phosphates d'os, les phosphates plus spécialement organiques que les phosphates minéraux naturels. Mais, à côté de la consommation de l'agriculture, qui esta coup sûr et de beaucoup la consommation principale, il y a certains pays, notamment la Belgique et la France, où la métallurgie, et principalement la sidérurgie, consomment des phosphates, surtout des craies phosphatées pour remonter les lits de fusion en phosphore. Lamajeure partie de ce phosphore retournera finalement à l'agriculture avec les scories de déphosphoration, mais après avoir servi d'élément à une autre industrie primordiale. Pour les phosphates naturels extraits en vue de l'utilisation agricole, ce n'en est qu'une portion relativement faible qui est employée directement, en nature ; la majeure partie doit être au préalable transformée en superphosphates dont la fabrication est devenue dans tous les pays une industrie spéciale, distincte, qui, par l'acide sulfurique qu'elle nécessite, est un des éléments essentiels de l'industrie des grands produits chimiques ; et l'industrie des superphosphates, par ses différences propres entre ses importations et ses exportations, apporte un nouvel élément dont il faut faire état pour se rendre compte finalement de la consommation agricole des phosphates dans un pays. On ne doit pas perdre de vue ces multiples distinctions si on veut laisser sa vraie valeur aux chiffres du Tome
XV, 1909.
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