Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)

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NOTE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES MINÉRAUX

Ainsi, dans le cours de ce quart de siècle, sous l'influence de la mise en exploitation, toujours plus intensive, de nouveaux gîtes dans toutes les parties du monde, se faisant concurrence entre eux, le cours des phosphates, dans son ensemble, a baissé de plus de 50 p. 100. Ses variations occasionnelles autour de la courbe moyenise sont relativement modérées, tout à fait en rapport avec celles des « Index numbers » c'est-à-dire de 50 p. 100 (*) au plus entre le minimum le plus bas et le maximum le plus fort; ces variations sont bien plus modérées que celles relevées sur nombre de marchandises, où cette différence, comme pour les métaux, va à 100 p. 100. Ces périodes de hausse et de baisse coïncident généralement avec celles d'inflation et de dépression des cours de toutes les marchandises, sauf certaines particularités provenant de causes spéciales telles que ces ruptures momentanées d'équilibre entre la production et la consommation dont nous aurons à parler. Le commerce des phosphates naturels est, du reste, sain et normal; il n'est faussé par aucune entente entre producteurs; ceux-ci se font entre eux une concurrence des plus vives. Il présente une seule particularité : la pratique assez répandue, du moins dans ces derniers temps, de traités à livrer en plusieurs années au cours du jour de la passation du marché, en sorte que certaines exploitations, et parmi les plus importantes, ont ainsi une bonne partie sinon la totalité de leur production normale engagée pour plusieurs années, n'ayant plus de disponible pour l'avenir que l'accroissement qu'on pourra donner à l'exploitation.

, (*) Ces 30 P- 100 s'entendent entre le maximum et le minimum pris l'un par rapport à l'autre et non par rapport au prix de base; par rapport à celui-ci, la variation entre ce, maximum et ce minimum n'est que de 17.

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Situation d'ensemble du commerce des phosphates. — Des ■observations que nous venons de présenter successivement sur la production, la consommation et les prix des phosphates, il semble que l'on puisse en tirer les déductions suivantes. Les phosphates, sous les diverses formes livrées finalement à l'agriculture, sont devenus l'élément d'un vaste trafic internationnal entre tous les pays producteurs et les pays consommateurs; avant d'arriver à l'agriculture, les phosphates extraits du soi sont les éléments ou deviennent les produits de grandes industries distinctes ; et le trafic des phosphates destinés à l'agriculture, sous foutes leurs formes, présente ce caractère, à coup sur très rare aujourd'hui, d'échapper en tous pays à toute législation douanière-(*) . Bien que le phosphate minéral, comme* toute substance extraite du sol, puisse un jour disparaître, rien n'autorise, d'après les ressources connues ou probables, si peu précis que puisse être leur inventaire, à prendre quelques- mesures plus ou moins analogues à celles du rationnement des villes assiégées. La production et la consommation se suivent et s'accommodent l'une avec Fautre, comme; il en est pour toutes les substances minérales. Quand on ne fait état que de la capacité actuelle de production des- exploitations en cours, on a pu craindre Une rupture d'équilibre qui provoquerait une hausse des prix. Il se peut que, sous l'influence de causes spéciales, une rupture momentanée amène une de ces hausses occasionnelles- que nous mentionnions ci(*) Certains agriculteurs français avaient: cru; devoir invoquer comme précédent et exemple à suivre un: droit, de 30 francs par tonne que la Russie imposerait à la sortie de ses phosphates naturels. Il est avéré qu'on a commis là une erreur matérielle dont on ne s'explique pas la cause. On a confondu dans lë tarif russe les os avec le phosphate naturel. U résulte en effet db documents- certains- qu'aucun droit n'existe «n Russie à la sortie des phosphates' naturels.