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dessus. Mais, lorsque les ressources existent en. terre, et c'est le cas dans l'espèce, il ne faut pas oublier la facilité et la rapidité relatives avec lesquelles la production des substances minérales peut rattraper son retard, surtout avec des installations relativèment simples et peu coûteuses, comme celles des phosphatiers, exploitations de longtemps encore à ciel ouvert ou par galeries; des difficultés de transport seules peuvent les arrêter; elles sont de celles qui se réalisent toujours, lorsque la matière à transporter existe. Les pouvoirs publics n'ont qu'à se préoccuper éventuellement des mesures de nature à faciliter et à développer les exploitations, pour autant que l'initiative privée n'y suffirait pas. Il en sera des phosphates eomme de toutes les autres substances minérales, la houille, le minerai de fer, les minerais métalliques. On croit sans cesse qu'ils vont faire défaut. Le mineur les tire toujours de la terre qui les contient, si l'on ne gène pas les libres initiatives par quelque mesure inconsidérée. Il semble donc bien que, dans l'ensemble, on ne manquera pas de phosphates et que la réduction de leurs prix en tant que courbe fondamentale ou moyenne, qui est résultée du développement et de la concurrence mondiale des exploitations, restera acquise. De cette baisse si caractétéristique il serait curieux de rapprocher la hausse de certains grands produits agricoles, tels que le bétail notamment (*). Réclamations des agriculteurs. — L'exposé que nous venons de présenter nous paraît suffire en lui-même, pour montrer, en se bornant aux seuls faits relatifs au commerce des phosphates, combien sont peu fondées, voire (*) Dans son discours si justement remarqué sur la Petite Culture et la Petite Propriété, M. Ruau, ministre de l'Agriculture, signale avec satisfaction que le bétail a augmenté d'un tiers environ.

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même erronées à leur propre point de vue, certaines réclamations émanées des représentants des agriculteurs (*) qui, pour aider l'agriculture française, demandaient un droit, que l'on disait même devoir être de 30 francs, sur la sortie des phosphates de la métropole et de nos colonies (**). L'erreur économique et industrielle que l'on aurait ainsi commise était telle qu'il ne faut pas s'étonner qu'un autre groupement agricole (**) ait pris l'initiative d'un pétitionnement contre ce droit en demandant aux conseils généraux d'émettre un vœu contre les trusts et en faveur de l'octroi aux syndicats agricoles de concessions de phosphates pour les exploiter directement à leur profit. Ce sont là deux questions spéciales que je n'ai pas à examiner. Presque en même temps, M. Morel déposait à la Chambre des députés, au nom de la Commission des douanes, le rapport général sur la Revision de notre tarif (*) Ces réclamations ont été présentées au Sénat par un pétitionnement de 364 syndicats agricoles sur l'initiative de « l'Union centrale des Syndicats des Agriculteurs de France », qui est, on le sait, un des éléments du groupe agricole de la rue d'Athènes. Ces pétitions ont été examinées par la 1° Commission des pétitions de 1907 au rapport de M. Teisserenc de Bort (Journal officiel du 10 mars 1908), qui en a proposé le renvoi aux ministres compétents, mais en déclarant que, si la Commission était acquise par avance à toute mesure propre à assurer la prospérité de l'agriculture nationale, elle était soucieuse, d'autre part, de ne point léser par une conclusion prise sans une sérieuse étude certains des intérêts en jeu. Dès avant ce pétitionnement, le Sénat avait été saisi le 21 janvier 1907 d'une première pétition analogue du Syndicat agricole Levallois à Laval (Mayenne), qui avait été rapportée par M. le Sénateur Aguillon {séance du 29 novembre 1907, Journal officiel, p. 1108). Tout en concluant au renvoi du ministre de l'Agriculture pour avoir son avis, M. le Sénateur avait rappelé avec énergie les nombreuses et excellentes raisons qui devaient faire repousser la pétition. (**) J'ai mentionné plus haut l'erreur matérielle, difficilement explicable, d'où ce chiffre paraît être sorti : le prétendu droit de cette quotité que l'on croyait exister et qui n'existe pas en Russie. (***) C'est le « Syndicat central des Agriculteurs de France »(42, rue du Louvre) ; 54 conseils généraux ont adopté et transmis les vœux que e syndicat avait suggérés.