Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 15)

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NOTE SDR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES MINÉRAUX

Il est non moins évident qu'une pareille mesure, dans ce grand trafic international que j'ai exposé, entraînerait, dans le monde entier, une hausse formidable des phosphates et partant des superphosphates, hausse qui se retournerait fatalement contre l'agriculture française, à moins d'être obligé de recourir à d'autres mesures, telles que la fixation du prix de vente, sur lesquelles je crois inutile de m'arrêter. La ruine des exploitations et des colonies où elles se trouvent se compliquerait du trouble profond apporté dans toutes les industries dont les phosphates ou les scories de déphosphoration sont des éléments directs ou indirects : je ne crois pas avoir à revenir sur le tableau que j'en ai exposé ; il me suffit de rappeler l'importance et la complexité de tous les intérêts en jeu pour me dispenser d'insister. On ne toucherait pas impunément à un tel ensemble. Aussi bien on ne laisse pas d'éprouver un peu d'étonnement des réclamations sur ce point de certains représentants de l'agriculture française, lorsqu'on constate, si on laisse de côté la viticulture dont les malheurs résultent de causes spéciales, son état indéniable de prospérité et notamment la hausse de ses produits principaux que j'opposais naguère à la baisse des phosphates. Je citais à cet égard les indications typiques de M. Ruau dans son discours si suggestif sur la Petite Culture et la Petite Propriété. Hier, M. Paul Leroy-Beaulieu écrivait (*) : « La réalité, c'est que, par un ensemble de circonstances diverses, l'agriculture en France, à la seule exception de la viticulture qui souffre de plus en plus, est aujourd'hui très florissante. » Dans un article récent (**), M. D. Zolla, réminent professeur de l'Institut agronomique, disait: (*) L'Economiste français du 27 février 1909. (**) Feuilleton du Journal des Débats du 18 novembre 1908.

NOTE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES MINÉRAUX

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« Le phénomène saillant et de beaucoup le plus intéressant pour les agriculteurs est le relèvement progressif du prix (du blé) depuis cinq à six ans. Sans que les dépenses de culture se soient élevées, la recette est devenue plus forte et les profits ont augmenté. Comme, d'autre part, le cours du bétail s'est également relevé, la situation financière des exploitations rurales ne peut manquer de devenir meilleure, et il faut prévoir en même temps une augmentation parallèle de la valeur des terres. » Les réclamations de certains agriculteurs français paraissent avoir été principalement motivées par cette hausse de 40 p. 100 survenue dans les phosphates de 1905 à 1907, hausse qui correspond à une de ces oscillations occasionnelles des prix autour d'un cours normal, fondamental, que je signalais ci-dessus, oscillations que, dans ces limites, je rappelais être le propre de toutes les marchandises. Aussi bien, cette hausse est actuellement presque entièrement disparue, et les phosphatiers ne sont même pas loin de se plaindre que les cours actuels ne pourraient descendre davantage. On a invoqué la prospérité financière de certaines entreprises de notre Afrique du Nord. 11 faut aussi se garder contre ce mauvais sentiment d'envie et de jalousie que l'on est porté à avoir contre le voisin qui gagne de l'argent. Il est bon qu'il y ait dans l'industrie extractive, toujours aléatoire dans son ensemble, et éphémère en principe pour chaque entreprise en particulier, certains succès, voire même éclatants, sans lesquels les capitaux ne s'y porteraient peut-être pas suffisamment au grand détriment de l'intérêt général. Il ne faut pas oublier que seule l'agriculture travaille sur un fonds perpétuel. Je ne veux pas entrer dans une discussion de prix de revient toujours difficile à établir et de bénéfices qui dépendent parfois de l'assiette habile d'un bilan. Si certaines entreprises phosphatières de l'Afrique du Nord ont réussi, Tome XV, 1909.

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