Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)
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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMERICAINES
DE MONONGAH, DARR ET NAOMI
est prévue pour tout travail dont le but est d'assurer la sécurité et de satisfaire au règlement; pendant toute la durée du travail nécessaire pour mettre un quartier en règle avec la loi, ne seront admis dans cette partie de la mine que les ouvriers nécessaires à l'exécution de ce travail. » L'article 12 de la même loi prescrit que, « dans toute mine grisouteuse ou susceptible de le devenir, le volume d'air minimum sera de 70 litres par seconde et par ouvrier, et davantage si l'inspecteur du district le juge nécessaire ; toute cloison sera faite avec des matériaux approuvés par lui et les chantiers seront soigneusement ventilés ; dans les voies de roulage, on évitera autant que possible l'emploi de portes, et en tous cas celles-ci devront être établies solidement et se fermer d'ellesmêmes ; les crossings seront- faits en maçonnerie ou autres matériaux incombustibles. Les vieux travaux ou les régions abandonnées de la mine seront isolés en vue de prévenir tout dégagement de gaz pouvant y être accumulé ; les galeries d'accès seront pourvues d'écriteaux avertissant les ouvriers du danger d'y pénétrer, et l'entrée en sera interdite, sauf à ceux qui seront chargés d'un travail dans ces quartiers abandonnés. « Dans toute mine reconnue pour dégager de grandes quantités de gaz, il sera défendu de retourner sur un coup de mine avec une lampe à feu nu moins de vingt minutes après l'explosion. Enfin les ouvriers seront immédiatement informés d'avoir à quitter la mine en cas d'arrêt du ventilateur ou en cas d'obstruction par un éboulement d'une voie principale d'aérage, telle que l'entrée ou le retour d'air. »
lecteur du district ; l'arrêt en sera autorisé pour toute réparation à la machine ou pour tout travail qui rend nécessaire la suspension de son fonctionnement. Quelles sont maintenant, d'après ces prescriptions, les conditions normales de la ventilation ? Nous avons déjà signalé le rôle des galeries conjuguées dans le traçage des voies ; nous avons dit qu'elles sont généralement doubles ou triples afin de servir à la fois d'entrée et de retour d'air. A Monongah, nous avons vu que la voie principale était formée de sept galeries parallèles ; ceci a pour effet d'offrir au passage de l'air une plus* large section et de ralentir sa vitesse, mais on a reproché à ce système de favoriser le dépôt des pous-
L'article 13 rend obligatoire dans toute mine grisouteuse, comme moyen mécanique de ventilation, l'emploi exclusif d'un ventilateur, qui devra marcher, jour et nuit, sauf autorisation écrite de l'ingénieur en chef ou de l'ins-
sières. Les recoupes, en même temps qu'elles sont un travail .productif, sont une nécessité de l'aérage des fronts dans le traçage des galeries. Par contre, elles constituent dans la suite un point faible de la ventilation : construites en maçonnerie, quelque soigneusement qu'elles puissent l'être, les cloisons ne sont jamais parfaitement étanches et donnent lieu à des pertes qui, vu le nombre considérable des recoupes, peuvent devenir très importantes. D'autre part, lors d'une explosion, ces cloisons sautent immédiatement, offrant à la flamme ou aux gaz délétères de nombreux points de propagation et détruisant aussitôt tout l'aérage de la mine, puisqu'elles mettent en courtcircuit direct l'entrée d'air et le retour général. Enfin les recoupes sont, dans les galeries, autant de petits culsde-sac où se forment des tourbillons et où les poussières ont toute facilité pour se déposer. Aux embranchements des secondaires sur la voie principale et des entrées sur les secondaires, on peut être amené à croiser l'entrée et le retour d'air ; on construit alors ce que les Américains nomment un overcast et que nous désignons plus souvent en France sous le terme