Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)

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LES

CATASTROPHES

MINIÈRES

AMÉRICAINES

tation usitée aux États-Unis, les dispositions et dimensions des quartiers et des chambres ; nous n'y reviendrons pas. Nous ajouterons seulement quelques mots pour préciser ce qui concerne particulièrement la ventilation, le dégagement du grisou, le gisement des poussières et l'emploi des explosifs. Ventilation. — Chacune des deux mines possède un ventilateur aspirant placé à l'orifice des retours d'air. La mine 6 est ventilée par un courant d'air dont le débit atteint 75 mètres cubes par seconde ; l'orifice équivalent est d'environ 3 mètres carrés. On envoie ainsi dans la mine environ 25 mètres cubes d'air frais par homme et par minute. Pour la mine 8, le débit atteint 85 mètres cubes par seconde ; l'orifice équivalent est d'environ 4 mètres carrés ; le débit par homme et par minute est à peu près le même. Le courant d'air est divisé dans chaque mine en un certain nombre de circuits indépendants qui sont figurés sur la Pl. II, et la répartition du débit entre ces différents circuits est faite avec soin, d'après le nombre d'hommes travaillant sur chaque circuit. Dans ces conditions, l'intensité de la ventilation permettrait d'avoir un très bon aérage en tous les points de la mine, si, comme nous l'avons indiqué, la plus grande partie de l'air ne gagnait pas directement les retours, sans passer par les fronts des chantiers. Avec la disposition des chambres et piliers et le peu d'efficacité des mesures prises pour conduire l'air jusqu'aux fronts des chantiers, on ne doit pas être surpris de faire des constatations de grisou, même dans une mine relativement peu grisouteuse, quelque active que soit la ventilation générale. La température des retours d'air généraux est d'environ 16° C. Grisou. — Les mines Monongah 6 et 8 sont grisou-

DE MONONGAH,

DARR ET

NAOMI

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teuses. Pour apprécier le caractère grisouteux de ces mines, on ne dispose pas, comme en France, de nombreuses mesures grisoumétriques, fréquemment répétées ■dans les divers circuits d'air. On ne fait point usage de lampes grisoumétriques ; mais des prises d'air sont prélevées dans les retours généraux, et analysées. Les résultats d'analyses qui nous ont été communiqués, accusent ■de très faibles teneurs, de l'ordre du millième. D'après ces analyses, le dégagement de grisou serait au maximum de 5.000 mètres cubes par vingt-quatre heures dans la mine 6 et 1.000 mètres cubes dans la mine 8, soit respectivement 5 et 1 mètres cubes par tonne extraite. Toutes les nuits, deux ou trois surveillants dans chaque mine sont chargés de visiter tous les chantiers, de rechercher le grisou et de rédiger un rapport où il est fait mention de toutes les accumulations de gaz qui ont été constatées. Ces constatations ne sont pas rares. Dans la nuit qui précéda l'accident, les surveillants observèrent ce qu'ils appellent des traces de gaz : 1° dans la chambre 22 du quartier 4 Ouest de la secondaire E de la mine 6 ; 2° aux avancements des secondaires H et G de la même mine ; 3° dans les avancements de la secondaire 3 Nord de la mine 8 ; 4° à plusieurs avancements de la secondaire 2 Sud de la mine 8. Par traces de gaz, il faut entendre, d'après le témoignage d'un des surveillants, une quantité dont il ne peut mesurer le volume, quelque chose, ajoute-t-il, comme un pied cube (0 m \028). Nous ajouterons que ces constatations se font à l'aide de la lampe de sûreté à huile, qui ne permet de reconnaître la présence du grisou qu'à une teneur assez notable. Il se peut même que, dans la pratique, il s'agisse presque toujours de teneurs explosives. Mais quoique ces constatations ne soient pas rares, comme elles sont faites dans des culs-de-sac qui ont jusqu'à 50 mètres de profondeur et dont l'entrée n'est pas toujours bien ventilée,