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Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)

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LES CATASTROPHES MINIERES AMERICAINES

elles ne dénotent pas que les fronts de taille donnent lieu à un fort dégagement permanent de grisou. On a signalé dans la mine quelques soufflards, à la vérité peu importants et généralement assez éphémères. L'un d'eux se dégageait au moment de l'accident aux avancements de la secondaire G de la mine n° 6. 11 n'est point rare, assure un des témoins de l'enquête, qu'un soufflard s'allume au moment de l'explosion de coups de mine tirés, selon l'usage général, à la poudre noire ; habituellement il s'éteint tout seul au bout de quelques instants ; ou bien les ouvriers l'éteignent en projetant des blocs de charbon sur les fissures de dégagement. Il est arrivé aussi que des ouvriers tirant à la fin du poste sont partis sans s'apercevoir qu'un soufflard s'était allumé, en sorte que celui-ci brûla jusqu'au passage du surveillant de nuit. Le grisou paraît se drainer assez vite et les témoins affirment n'avoir jamais constaté la présence d'accumulations de grisou dans les vieux travaux ou au voisinage des foudroyages. On fait usage d'une manière générale de lampes à feu nu. Seuls les surveillants de nuit possèdent des lampes de sûreté et évitent de pénétrer avec une lampe à feu nu dans les chantiers dont ils font la visite avant l'arrivée du poste. Poussières. — Les mines Monongah 6 et 8 doivent être considérées comme très poussiéreuses. Nous ne connaissons pas en France de mines qui puissent leur être assimilées à ce point de vue. Dans certaines voies, il y avait, après l'explosion, jusqu'à 5 à 10 centimètres de poussière sur la sole. Mais il est possible que, suivant certaines hypothèses émises, une partie des dépôts poussiéreux que nous avons constatés à ce moment soient une conséquence de l'explosion et aient été engendrés par le frottement des chasses d'air poussiéreuses sur les-

DE MONONGAH, DARR ET NAOMI

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parois des galeries. Il n'en est pas moins certain que presque toutes les parties des deux mines présentaient des dépôts beaucoup plus abondants qu'il n'est nécessaire pour donner lieu aux phénomènes de propagation des inflammations de poussières. Comme la couche a environ 2 m ,28 de hauteur, que l'on n'entaille ni le mur, ni le toit et que le mur n'est pas délitable, les dépôts poussiéreux sont particulièrement purs ; ils nous ont paru contenir une grande proportion de parties très fines. Enfin le charbon de la couche de Pittsburg contient près de 40 p. 100 de matières volatiles, cendres déduites. La pureté, la finesse et la richesse en matières volatiles s'unissent donc pour rendre ces poussières particulièrement dangereuses. Le danger n'est cependant pas partout identiquement le même. Au moment du havage et de l'abatage, le charbon donne peu de poussières très fines. Quand les dents des haveuses sont bien aiguisées, le havage brise le ■charbon en petits grains, gros comme la moitié d'nn pois, avec très peu de poussières fines. Il n'y a donc généralement vers le front des chantiers que des poussières relativement grossières. Les poussières fines se forment le long des voies de roulage par le tamisage du charbon menu à travers les parois non étanches des cars et par le broyage progressif de ce menu sous les pas des hommes et des chevaux. Au surplus, les folles poussières entraînées par les courants d'air garnissent peu à peu toutes les voies de retour. Contre le danger des poussières, on pratique en principe l'arrosage. On n'étend cette mesure qu'aux seules voies de roulage; les chambres en sont dispensées, parce ■qu'elles sont considérées comme non poussiéreuses. Les dispositifs adoptés ne permettent pas d'arroser les voies de retour d'air, dépourvues de rails. Il y a dans la mine 6, par exemple, trois cars étanches