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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMERICAINES

par les parois amène une dépression relative et un effet de retour vers l'origine de l'explosion. Ces phénomènes se compliquent lorsque la mine comporte, comme à Monongah, une série de quartiers qui sont branchés sur les voies principales et auxquels s'étend successivement l'explosion. Quand la flamme s'est propagée dans les diverses voies d'un quartier, les gaz en pression se déversent à nouveau dans les voies secondaires ou principales et y produisent de nouvelles chasses gazeuses dont la direction dépend alors surtout de la manière dont se raccordent aux voies secondaires ou principales les voies de branchement des quartiers. Il en résulte que, dans une mine complexe entièrement dévastée, comme celle de Monongah, certaines galeries, notamment les voies principales et secondaires, ont été parcourues successivement par plusieurs courants violents de même sens ou de sens différents, suivant les circonstances topographiques ; chacun de ces courants a pu laisser des traces de son passage, et il devient bien difficile de déduire de l'ensemble des effets constatés le sens du premier courant,, qui seul intéresse pour la recherche du centre de l'explosion. •> Les effets dynamiques, dont l'étude est si précieuse dans les cas simples, sont donc difficilement utilisables pour la détermination de l'origine. d'une explosion complexe comme celle-ci ; ils peuvent servir cependant dans certains cas particuliers ; aussi nous allons indiquer en quelques mots quelle fut la nature des différents effets que nous avons relevés et quelle conclusion on peut légitimement tirer des indications de direction qu'ils donnent éventuellement. Usure des parois. — Les ingénieurs américains examinaient avec soin certains effets d'usure des parois des galeries. Presque partout les parois latérales sont constituées par le massif de charbon de la couche et ne sont

DE MONONGAH,

DARR ET NAOMI

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recouvertes d'aucun garnissage. Les courants poussiéreux de l'explosion les ont violemment balayées ; les multiples saillies à angle vif que le clivage de la houille forme sur les parois ont eu leurs angles émoussés par- ce balayage intensif, les seuls angles émoussés étant d'ailleurs ceux dont une des faces fait front au courant ; les angles opposés restent à arêtes vives. Il suffit ainsi d'un coup d'œil jeté sur les parois d'une galerie pourvoir si des courants violents l'ont parcourue dans un sens (et alors le sens est connu), ou dans les deux sens. Cette indication est parfois utile. Il faut toutefois prendre garde qu'un courant ne laisse ainsi sa trace qu'à partir d'un certain minimum de vitesse et de durée de passage. Si l'on ne se basait que sur cette seule indication, le passage de courants, ou insuffisamment rapides, ou insuffisamment prolongés, pourrait rester inaperçu. Projections. — Lorsqu'un objet a été projeté, on peut, presque toujours, déduire de sa position le sens dans lequel il a été projeté, et conclure au passage d'un courant de même sens. C'est quelquefois le dernier des courants qui a suivi la galerie ; c'est le cas par exemple de fragments de toile qui restent accrochés à une aspérité dont ils eussent été certainement décrochés par un courant ultérieur de sens inverse. Lorsqu'un objet a été déplacé de sa position originelle dans un sens déterminé, il n'en faut pas conclure que l'explosion s'est propagée dans ce sens, car l'objet peut n'avoir été déplacé que par la seconde poussée ou avoir subi deux déplacements successifs de sens inverses. On observe parfois, dans les parties mouillées, des projections de boue qui se collent dans les angles des parois ; le sens de projection se reconnaît immédiatement et, comme il n'est pas besoin d'un très fort courant pour produire ces projections, on peut, s'il n'y eut pas de projec-