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DE MONONGAH, DARR ET NAOMI

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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES

qu'une arête de poussières se forme sur la face directement frappée. Quand la flamme arrive, toutes les poussières, qu'elles soient en suspension ou bien en dépôt sur les bois et parois, s'échauffent, distillent et passent par l'état pâteux favorable à l'agglomération. En cet état, toutes les fois que deux particules viennent en contact, elles restent adhérentes ; ainsi se forment les grains ou morceaux de coke, qui, plus ou moins brisés parles mouvements gazeux ultérieurs, se retrouvent finalement sur le sol de la galerie. Sur les parois lisses, la poussière en voie d'agglomération n'adhère pas. Mais, s'il existe sur une paroi des particules poussiéreuses à l'état pâteux, elles fixent toutes les poussières qui s'en approchent dans le même état, et le dépôt de coke va grossissant tant que les gaz ne sont pas trop refroidis ou que la distillation n'est pas trop avancée. Cet accroissement a lieu soit par l'effet du courant direct, s'il est assez lent pour que les poussières soient ramenées dans les remous contre la face arrière des bois, soit par l'effet du courant de retour, s'il se produit assez tôt pour que les gaz ne soient pas déjà trop refroidis, ni la distillation trop avancée. Mais le fait intéressant, c'est que ces dépôts se trouvent localisés d'après le sens des chasses d'air initiales, c'est-à-dire d'après le sens de propagation de l'explosion. Dans le cas particulier où il y a eu formation d'une arête de poussières sur la face antérieure du bois, l'agglomération et l'accroissement du dépôt ne paraissent pas devoir s'y faire aussi facilement, peut-être pour les raisons données par M. Holmes. Enfin, si des courants poussiéreux parcourent encore les galeries quand les conditions ont cessé d'être favorables à l'agglomération, le coke aggloméré sur les bois n'est pas balayé, mais de nouveaux dépôts poussiéreux se forment, dépôts uniformes à l'opposé du courant, parfois

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dépôts en arête face au courant; et l'on peut rencontrer ainsi, comme l'a signalé depuis longtemps M. Watteyne, et comme nous l'avons parfois constaté à Monongah, des arêtes de poussières du même côté que les croûtes de coke, voire même par-dessus les croûtes de coke. Ces explications n'ont d'autre but que de montrer que l'orientation systématique des croûtes de coke, mise en évidence par l'étude d'un certain nombre d'explosions souterraines, est en somme bien conforme aux déductions que l'on peut tirer de l'expérimentation. Elles donnent un peu plus de valeur aux conclusions déduites de l'observation de cette orientation. Or ces conclusions sont précieuses quand la complexité des effets dynamiques ne permet pas de dégager avec certitude le sens de la première poussée ; les croûtes de coke restent alors le seul indice caractéristique du sens de propagation de l'explosion. Quant aux arêtes de poussières, qui sont un effet dynamique, elles donnent bien une indication de direction, mais ce n'est pas nécessairement celle du premier courant aussi leur observation présente-t-elle un moindre intérêt. (La suite à la prochaine livraison.)