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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES

tions, au courant dirigé vers le Sud. Forment exception, vers la limite des mines, les deux leviers d'aiguille déjà signalés, et un fragment de toile qui est resté fiché sur une aspérité de la paroi, en 7 ; les pans de la toile, chassés vers le Nord, donnent la direction du dernier courant qui a suivi la galerie. Une autre exception se rencontre au croisement de la secondaire 2 Nord et du retour d'air Nord des voies principales. Le crossing 8 a été détruit ; il était construit en béton; le plafond, renforcé de quelques fers, avait une épaisseur de 0"',30 environ ; il fut complètement détruit et d'importants fragments ont été retrouvés dans la secondaire 2 Nord ; l'un d'eux, un bloc de 0"\50 x 0"',ïïO x 0 m ,30, pesant environ 175 kilogrammes, a été projeté dans cette galerie à 40 mètres au Nord du crossing. A part ces rares exceptions, tous les effets dynamiques observés dans la secondaire 2 Nord marquent une direction de poussée vers le Sud ; ce sont : quatorze inflexions de leviers d'aiguille, déjà signalées ; puis, vers 9, un train de cars, dont les deux derniers, vers le Nord, sont éventrés par une poussée venant du Nord; vers le même point, des accumulations de débris de toutes sortes, avec sens de protection vers le Sud ; en 10, un car vide démoli par une poussée venant du Nord, avec projection de débris 8 mètres plus au Sud ; puis, en 11, un train de cars pleins machine en tête ; le dernier car, le plus au Nord, est enfoncé par une poussée venant du Nord ; les cars suivants sont à peu près intacts ; la tôle de couverture du moteur est arrachée et complètement repliée vers l'avant, soit vers le Sud, et des débris du moteur sont retrouvés plus au Sud ; enfin, en 12 et 13, des crossings sont détruits, avec projections de débris vers le Sud. 11 faut enfin signaler, comme effets dynamiques, la destruction de deux cars, au point 14, sans direction de poussée visible, et plusieurs éboulements. Effets calorifiques. — Rares, comme toujours, dans les grandes voies qui ont été parcourues par des courants rapides, ils ne se sont manifestés que sous forme de croûtes de coke qui ont été recherchées avec le plus grand soin, et dont la position et l'orientation sont portées sur le plan. On voit que toutes ces croûtes de coke, sauf une, indiquent que la flamme est allée du Nord au Sud, des voies principales de la mine 6 aux voies principales de la mine 8. L'exception se rencontre entre les quartiers 2 et 3, dans la secondaire F de la mine 6 ; elle consistait, à vrai dire, en un petit nombre de mouchetures de coke sur la face Nord d'un bois à section carrée, et ne présentait ni l'étendue ni l'épaisseur des croûtes habituelles, telles qu'elles se rencontraient notamment en tous les autres points notés sur les secondaires 2 Nord et F. Victimes. — Neuf hommes ont péri dans les voies que nous .venons d'examiner ; tous étaient du côté de la mine 8, dans la secondaire 2 Nord ; la plupart ont été signalés comme gravement mutilés, mais on n'a pas constaté de brûlures ; un des deux hommes trouvés vers 3 Ouest avait les deux jambes cassées ; les trois hommes trouvés près du moteur, vers 11, étaient en morceaux ; le wattmann paraît avoir été projeté à 25 mètres au Sud de son moteur ; sur les deux hommes trouvés vers 1 Est, l'un était mutilé, l'autre avait les vêtements arrachés. Conclusion. — L'orientation des croûtes de coke indique bien que la flamme a passé du 6 au 8, des voies principales de la première mine aux voies principales de la seconde. Cela est bien conforme aux con-

DE MONONGAH, DARR ET NAOMI

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clusions auxquelles nous avons abouti relativement à la localisation du point initial de l'explosion. Les effets dynamiques sont complexes, mais intéressants dans leur complexité. La première poussée a nécessairement accompagné la flamme et a progressé du Nord au Sud ; sa violence n'a pas été suffi- santé, au moins jusqu'aux environs de la limite des deux mines, pour renverser tout sur son parcours ; en particulier plusieurs leviers d'aiguille n'ont pas été brisés à ce moment. La flamme a pénétré au passage dans les différents quartiers et l'explosion s'est particulièrement développée dans les quartiers, 2, 3 et 4 Ouest, 3 Est, de F, 4, 3, 2 et 1 Ouest, 4 Est de 2 Nord. Presque tous ces quartiers forment chacun un ensemble en cul-de-sac par rapport aux voies secondaires ; la pression des gaz s'y est fortement accrue par le fait de la combustion des poussières et de l'élévation de température ; l'extension du coup de poussières dans chaque quartier a été nécessairement suivie d'une violente poussée du quartier vers la secondaire, et la direction prise par le courant dans cette dernière voie a dû dépendre en partie de la direction des branchements ; or ceux-ci s'incurvent généralement vers le Nord dans la mine 6 et vers le Sud dans la mine S ; ce sont là d'ailleurs, en même temps, les directions naturelles de détente vers les orifices au jour ; aussi les poussées de retour ont-elles dû se produire plutôt dans la direction du Nord sur le parcours de la mine 6 et dans celle du Sud sur le parcours de la mine 8. C'est précisément ce que confirme l'étude des effets dynamiques ; jusqu'aux environs de la limite des deux mines on trouve des effets dynamiques tournés vers le Nord, en sens inverse de ceux qu'a dû produire la poussée initiale ; ils sont dus aux chasses gazeuses de retour, produites par la détente des gaz chauds des quartiers ; ces effets de retour se sont au contraire manifestés, sur la plus grande partie de la secondaire 2 Nord, dans le même sens que la poussée initiale, en sorte que l'on n'observe aucun effet violent de sens inverse. Les projections de fragments de crossing versée Nord, au point 8, ne rentrent pas dans le cadre de ces déductions rationnelles ; elles n'ont pu se produire au moment où avaient lieu les poussées vers le Sud ; cette poussée vers le Nord s'est d'ailleurs rapidement amortie, ce qui confirme sa postériorité par rapport au passage de la flamme, avec la première poussée ; d'autre part, la présence de projections à distance dans la voie inférieure paraît indiquer que la voûte a été écrasée plutôt qu'elle n'a éclaté. Cet écrasement doit être le fait de la propagation de l'explosion dans les voies de retour d'air Xord de la mine 8, qui se sera produite à un moment où la secondaire 2 Nord avait cessé d'être en pression et subissait en sens inverse le refluement des gaz en pression dans les autres parties de la mine 8.