Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)
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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES
Mine 8, Secondaire 2 Nord, Quartier 4 Ouest.
DE MONONGAH, DARR ET NAOMI
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Effets dynamiques. — Ils n'ont pas été très violents. Dans le roulage, l'usure des angles vifs des parois, la projection, avec destruction, d'un car plein à l'entrée de la chambre 3, accusent la direction de l'effet de retour. Les trois premières chambres ont été sérieusement éprouvées ; il y a eu des bois renversés et des éboulements; un car vide a été projeté contre le fond de lai" chambre. Dans les chambres suivantes, on ne signale comme effet dynamique que deux déraillements de cars (chambres 6 et 8). Effets calorifiques. — Ils ont été assez intenses. Dans le roulage, outre une observation isolée vers l'entrée, on constate du coke assez abondant, à partir de la chambre 5 ; il est brillant entre les chambres S et 6; l'orientation des croûtes indique que la flamme est venue de la voie secondaire ; l'observation faite vers l'entrée du quartier donne toutefois une indication contraire, mais parfaitement rationnelle, d'après la manière dont les deux voies d'entrée du quartier débouchaient dans la secondaire; la flamme suivait la secondaire dans le sens Nord-Sud, et il est probable que la première cloison fut renversée par les chasses d'air qui précédaient la flamme. Dans les chambres, la flamme n'a pas laissé partout de traces ; les croûtes de coke ne sont abondantes que vers le fond des chambres 1 et 2 et à l'entrée des chambres 4 et suivantes. Il y a quelques dépôts de stalactites de suie. L'orientation des croûtes de coke dans les chambres indique que la flamme est allée du roulage vers le fond des chambres. Victimes. — Onze hommes ont péri dans ce quartier. Il n'est pas certain que les cinq hommes trouvés en groupe dans la voie d'air étaient des fuyards : c'était plus probablement un groupe d'ouvriers faisant une tournée pour reconnaître les chantiers. Les autres ne paraissent pas éloignés de leur place de travail. On a constaté des brûlures sur les trois corps de la chambre 1 ; un des einq corps de la voie d'air étaientmutilés. Observations diverses. — Le roulage et la voie d'air ont été signalés, comme humides ; un ancien trou de sonde, de 0™,30 de diamètre, foré de la surface, débouchait dans la voie d'air, à hauteur de la chambre 3, et donnait lieu à des infiltrations d'eau dont la pente des voies ne permettait pas l'évacuation naturelle vers la secondaire ; la chambre S a été également signalée comme humide. Un coup de mine ayant fait canon a été remarqué au fond de la chambre 9. Des bidons de poudre ont été retrouvés intacts dans les chambres 4 et 1. Conclusion. — Ce quartier, distant de 1.600 mètres de l'origine, a été quelque peu éprouvé par la violence de l'explosion et en grande partie parcouru par la flamme. La flamme n'a pas laissé de traces jusqu'au fond de la plupart des chambres en cul-de-sac, comme cela s'est produit dans d'autres quartiers présentant des dispositions analogues ; il y a lieu de rapprocher ce fait de cette circonstance, que le quartier présentait des raisons particulières d'être plus humide que les autres. Il est probable que les hommes n'ont pas eu le temps de commencer à fuir.
Tome XVI, 1909.
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