Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)

178

LES CATASTROPHES MINIÈRES AMERICAINES

pliquent qu'à des quartiers en cul-de-sac, formés d'un ensemble de galeries rattachées par branchements d'équerre aux artères parcourues par la flamme, circonstance qui rend relativement plus efficaces les causes supposant au soulèvement des poussières. Il est regrettable, au point de vue des enseignements à tirer, qu'il ne se soit point rencontré de zone humide ou mouillée le long des artères principales sur le trajet direct de l'explosion. La liste des quartiers ou fractions de quartier relativement indemnes comprend encore des régions où l'on n'a signalé avant ou après l'accident aucune humidité. Il est curieux d'observer que ces régions sont plus particulièrement celles où le travail avait cessé depuis assez longtemps. Presque partout, c'est dans les chambres en traçage que les effets sont les plus intenses. C'est assurément au cours du traçage et par l'effet des opérations de havage, abatage, chargement et roulage que se forment surtout les poussières des chambres ; mais ces poussières restent en place lorsque le traçage est achevé, en sorte que dans les chambres où le travail a cessé depuis un temps plus ou moins long, il subsiste certainement beaucoup plus de poussières qu'il n'en faut pour propager une explosion. Faut-il en conclure que les vieilles poussières sont défavorables à la propagation ? Avec le temps, les poussières perdent celles de leurs matières volatiles qui se dégagent le plus facilement, celles sans doute qui jouent le principal rôle dans la propagation. En même temps, leur lente oxydation diminue leur pouvoir calorifique et abaisse la température de combustion. Ces causes réunies ont sans doute un effet défavorable à la propagation. C'est du moins ce qui paraît résulter, à Monongah,de l'examen comparatif des régions qui ont plus ou moins souffert de l'explosion.

DE MONONGAH, DARR ET NAOMI

179

EXPLOSION DE DARR. (-19

DÉCEMBRE

1907.)

Indications générales. — La mine de Darr est l'une des soixante-dix mines appartenant à la Pittsburg Coal C°,dont la production annuelle atteint 17 millions de tonnes. Cette mine a une extraction de 4 à 500.000 tonnes, à raison de 1.800'tonnes par jour. Elle exploite, comme la mine Monongah, la seule couche de Pittsburg, qui se présente régulière et horizontale à peu près au niveau du fond de la vallée de la Youghiogheny. La couche s'y présente sous une épaisseur de 2 m ,30, en un seul banc. Un filet de charbon se trouve à 24 centimètres au-dessus, en sorte que le toit est un peu moins bon qu'à Monongah. La composition moyenne du charbon est la suivante : Carbone fixe Cendres Matières volatiles Humidité

60 7 32 1

La mine occupe au fond 280 ouvriers, en un seul poste. Nous avons indiqué les caractéristiques de la méthode d'exploitation. Nous nous bornerons à donner quelques renseignements sur les dispositions générales de la mine et les particularités qu'elle présente au point de vue des dangers résultant de la présence du grisou et des poussières. La mine de Darr est une vieille mine dont les travaux commencés à flanc de coteau, près de la vallée, se sont progressivement éloignés jusqu'à une distance moyenne de 3 kilomètres de l'orifice (Pl. III). Un plan incliné à traction par câble, moins long et moins raide qu'à Monongah, relie l'atelier de chargement