Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)

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LES

CATASTROPHES

MINIÈRES

AMERICAINES

en aucun autre point de la mine Darr, peut-être même de Monongah. Le sol, sur une trentaine de mètres de longueur, est jonché de fragments de cars, de traverses, ainsi que des débris de deux cadavres d'ouvriers. L'un des corps fut trouvé les jambes arrachées ; l'autre tronc décapité avait perdu bras et jambes; les membres étaient dispersés à d'assez grandes distances. Comme effet de brisance, nous citerons une roue de car rompue en trois morceaux qui furent trouvés à 10 et 30 mètres les uns des autres. Des effets d'une telle violence ne nous paraissent pas pouvoir être attribués à une simple explosion de grisou ou de poussières, surtout au voisinage du point initial. Nous pensons qu'ils ne peuvent résulter que de la détonation d'explosifs. Les deux hommes qui travaillaient à l'avancement se servaient de dynamite et emportaient avec eux, souvent dans leurs poches, l'explosif et les ■ amorces. On n'a retrouvé aucune trace de leur provision d'explosifs. On expliquera donc facilement l'explosion locale et la généralisation de l'explosion en admettant qu'une circonstance fortuite, telle qu'un choc sur un détonateur, a déterminé l'explosion de la provision de dynamite et qu'il en est résulté, dans une galerie sèche et assez poussiéreuse, un coup de poussières se propageant à toutes les parties de lamine où le gisement poussiéreux était favorable. Ce n'est pas la seule explication possible. La détonation de la dynamite pourrait être la conséquence d'une explosion de grisou ou d'un coup de poussières engendré par une autre cause. Cette autre cause serait un coup de mine débourrant ou plutôt un coup ayant peu travaillé, dont on a retrouvé la trace à l'avancement. L'explosion de grisou initiale n'est pas non.plus impossible, car les hommes s'éclairaient avec des lampes à feu nu et l'avancement était grisouteux. Nous y avons

DE MONONGAH,

DARR ET NAOMI

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constaté, quinze jours après l'accident, une teneur d'environ 1,5 p. 100 de grisou. Aucune indication ne permet d'affirmer avec quelque certitude quelle fut réellement la cause initiale. Il importe d'ailleurs peu pour le but que nous poursuivons, qui est la recherche des enseignements à tirer de la catastrophe ; car nous n'ignorons pas qu'un coup de poussières peut être provoqué par un coup de mine débourrant, par- une explosion de grisou ou par la détonation d'un dépôt de dynamite. La catastrophe de Darr nous apporte moins d'enseignements que celle de Monongah. Elle fut d'abord moins étendue ; puis l'observation des effets en fut rendue plus difficile par l'importance des éboulements qui obstruaient plusieurs voies et rendaient dangereuse la circulation dans un certain nombre d'autres. Ainsi nous n'avons pu disposer que de renseignements forcément incomplets, en ce qui concerne les effets dynamiques et calorifiques qui se sont produits dans les divers quartiers, et nous ne saurions faire avec fruit des comparaisons de quartier à quartier, pour mettre en évidence l'influence des dispositions générales, du degré d'humidité, de l'ancienneté des travaux, etc. D'une manière générale, il nous a paru que les quartiers que nous avons visités avaient été moins violemment éprouvés que ceux de Monongah. Les effets dynamiques étaient moins intenses ; les dépôts de coke y étaient abondants, mais ils avaient moins fréquemment l'aspect brillant rencontré dans beaucoup de chambres de Monongah. Si les éboulements y furent beaucoup plus importants, cela tient à la moindre fermeté du toit. Dans sa marche générale l'explosion, partie de l'entrée 9 Ouest de la secondaire 27, a aussitôt divergé vers le Nord et le Sud. Au Nord, il n'y avait que les avancements grisouteux de la secondaire et des entrées 11 et