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LES CATASTROPHES MINIÈRES AMÉRICAINES

DE MONONGAH, DARR ET NAOMI

et ne marquent que des poussées latérales suivant les recoupes. Les effets dynamiques relevés dans l'entrée qui unit les secondaires 29 et 27 marquent également un retour de l'explosion vers cette dernière secondaire.

propagation, la violence de l'explosion ne fut pas bien grande.

CONCLUSIONS.

L'explosion de Darr fut, comme celle de Monongah, un coup de poussière généralisé. Tous les quartiers de la mine furent atteints et le coefficient de mortalité fut, à un rescapé près, de 100p. 100. Les diverses conditions que nous avions indiquées comme ayant favorisé la naissance et le développement de l'explosion de Monongah se retrouvent ici presque semblables. Le charbon est presque aussi riche en matières volatiles; la méthode d'exploitation, les causes de production de poussières sont les mêmes ; il n'y a pas non plus de travaux au rocher qui mêlent abondamment les poussières schisteuses aux poussières charbonneuses ; les galeries sont généralement sèches; l'arrosage, trop rare,' ne peut lutter contre l'intensité de la ventilation ; enfin les galeries, rectilignes et à large section, sont favorables à la propagation. Cependant l'explosion fut beaucoup moins violente qu'à Monongah. A part les effets brisants dus à l'explosion de la dynamite au point initial, on n'a point constaté, dans les avaries des trains de cars, les projections d'objets, les destructions de barrages, les mutilations des cadavres, d'effets dynamiques comparables à ceux que l'on rencontrait à chaque instant à Monongah dans les grandes artères ou dans les roulages d'un grand nombre de quartiers. Un autre trait caractéristique est que les effets de retour se sont montrés, à Darr, plutôt exceptionnels. Enfin, à l'orifice de la mine, à l'extrémité d'un long roulage dont le tracé rectiligne était cependant bien favorable à la

Cette différence dans les effets doit être attribuée, selon nous, à une différence très tranchée dans le caractère poussiéreux des deux mines. La poussière fine était abondante à Monongah, où elle formait parfois un lit épais sur le sol des galeries ; nous l'avons trouvée beaucoup plus rare à Darr ; la différence tient à la nature du charbon, qui, moins pulvérulent, avait engendré dans cette dernière mine des gisements poussiéreux non seulement moins abondants, mais encore plus grossiers ; or, l'expérimentation confirme que plus la poussière est grossière, plus l'explosion se ralentit, jusqu'à un degré de grosseur où la propagation devient impossible.

Fia. 42. — Courbe barométrique à Pittsburg. Hauteur normale 740 mm.

A un autre point de vue, la mine Darr paraissait réaliser des conditions plus favorables au développement d'une explosion; elle était en effet particulièrement grisouteuse. Nous pensons que le grisou a, en certain points de la mine, sensiblement renforcé les effets de l'explosion : tels sont les deux ou trois culs-de-sac grisouteux, où un coup de poussières aurait dû s'amortir, parce qu'ils étaient humides, et où il y eut au contraire un renforcement de l'explosion, manifesté par des effets de retour. Le grisou, même en proportion non explosive, favorise sans doutela propagation de la flamme. Mais cet effet ne fut pas suf-