Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)
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quement du cratère une nuée ardente. Ils écrivent : « Le mur gigantesque qu'elle constituait... s'est transformé en un nuage diffus... Quand il parvint au zénith, des lapillis froids commencèrent à tomber, suivis peu après de la chute d'une cendre humide et fine qui se collait à tous les objets. » Lors de la dernière éruption du Vésuve, en avril 1906, M. Mercalli observait lui aussi la chute de gouttelettes de boue à chaque poussée du volcan : « En réalité, ditil, la vapeur aqueuse était très abondante; en se condensant elle formait avec les cendres des gouttelettes de boue », et M. Lacroix écrit à propos de la même éruption (*) : « La condensation de la vapeur d'eau a déterminé parfois aux environs du volcan de véritables pluies de boue... La période paroxysmale a été suivie par l'apparition de torrents boueux souvent dévastateurs. » Toutes ces observations concordantes montrent que l'eau sort du volcan en abondance, lors même que l'éruption se continue, avec des intermittences de vigueur, depuis des semaines et des mois. Devant cette universelle constatation, que pèse l'objection de M. Brun que l'état hygrométrique de l'air ne change pas dans l'ambiance du volcan en activité? « Somme toute, dit-il, un pouf (**) n'a pas assez d'eau pour augmenter d'une façon appréciable l'hygrométrie des gaz (de l'air) dans l'intérieur même de la chute des cendres. » M. Brun aurait pu remarquer que les cendres brûlantes du nuage volcanique, lorsqu'elles arrivent surchauffées et encore anhydres à l'air, commencent d'abord par absorber la vapeur d'eau du milieu au sein duquel elles se refroidissent. Celle-ci, s'il en reste en excès, comme c'est souvent le cas, se mélange ensuite à l'air dont elle augmente alors (*) Nouv. Archiv. du Muséum, 4* série, t. IX, p. 15. (**) 11 donne ce nom au produit d'une des explosions stromboliennes, plus ou moins rythmées, d'un volcan.
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seulement l'état hygrométrique (*). D'ailleurs, même lorsqu'il n'y a pas averse ou pluie de boue, cette augmentation de l'état hygrométrique de l'air dans la zone du nuage volcanique a été plusieurs fois signalée. A Fort-de-France, quand passèrent sur la ville, le 8 mai 1902, les nuées volcaniques qui venaient de détruire Saint-Pierre, il tomba des gouttes de boue, et l'état hygrométrique de l'air en fut augmenté. Le 6 juin, un nuage volcanique plana de nouveau sur la ville de 10" 20 du matin à une. heure du soir, etTétat hygrométrique de l'air augmenta de 21 p. 100 (**). II. Je pourrais arrêter là ma démonstration. L'eau sort bien des volcans en éruption, des laves incandescentes comme des blocs et bombes rocheuses lancés par le cratère. J'ai montré, du reste, expérimentalement que les roches primitives, après avoir été pulvérisées finement et parfaitement séchées dans le vide à 200-250°, lorsqu'on vient à les porter alors au rouge, émettent 2 toujours, outre divers gaz (CO , CO, H, Az, Ar, etc.), une grande quantité d'eau. 1 kilogramme de granité donne Bl ainsi 8 ',5 d'eau ; 1 kilomètre cube de cette roche parfaitement desséchée puis chauffé au rouge perdrait donc . 26 millions de tonnes d'eau. Les ophites, les porphyres, etc., (*) Gomment
M.
Brun n'a-t-il pas remarqué que si, comme il le pense,
le nuage volcanique sorti du cratère était formé seulement de substances anhydres et hygroscopiques telles que des cendres bridantes et de l'acide chlorhydrique sec, l'état hygrométrique de l'air devrait s'abaisser tris notablement dans la zone où passe ce nuage, ce qu'il n'a pas observé? Cette remarque fait comprendre aussi que dans la période d'activité volcanique coutume, mais modérée, dite strombolienne, comme au Strombolietau Semeroe, la vapeur d'eauétant en quantité relativementfaible, les cendres peuvent retomber en apparence sèches, c'est-à-dire que, sorties au rouge du volcan, elles peuvent absorber en se refroidissant la vapeurd'eau qui les accompagne sans devenir humides pour cela, l'excès s eul de cette humidité devenant appréciable à l'œil et à l'hygromètre. (**) MIK VILLE et t. VI, p. 14 et 84.
ROSE,
Annales d'hygiène et de médecine coloniale ,
1902,