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NOTE SUR LA FABRICATION ÉLECTROLYTIQUE

Matières premières de la fabrication de l'aluminium. — Alumine. — La principale matière première de la fabrication de l'aluminium est l'alumine ; il est indispensable qu'elle ' soit aussi pure que possible, et c'est un résultat assez difficile à obtenir. Les argiles contiennent toujours une proportion considérable de silice qui est dissoute par les réactifs alcalins en même temps que l'alumine; avec des réactifs acides on peut obtenir la séparation de ces deux corps, mais non celle de l'oxyde de fer. Deville avait donc commencé par recourir àl'emploi coûteux du sulfate d'alumine ou de l'alun ammoniacal, en faisant intervenir ensuite soit le . sulfhydrate d'ammoniaque, soit une lessive de soude caustique pour éliminer le fer. De pareilles formules n'avaient rien d'industriel ; aussi la fabrication de l'aluminium ne se développa-t-elle qu'à partir du moment où Deville eut eu l'idée d'extraire l'alumine de la bauxite, hydrate d'alumine impur qui se rencontre en quantités importantes dans un assez grand nombre de localités, notamment, en France, dans le V.ar, les Bouches-du-' Rhône et l'Hérault. Le premier de ces départements joue un rôle tout à fait prédominant dans l'industrie de la bauxite; en 1908, la production de cette substance y a été de 190.000 tonnes environ, alors que celle de chacun des deux autres départements ne dépassait pas 10.000 tonnes. Les impuretés principales de la bauxite sont les mômes que celles des argiles, c'est-à-dire la silice et l'oxyde de fer"; mais elles s'y rencontrent en proportion moindre, à raison de la prédominance de l'alumine. La proportion de cet élément dans la composition des argiles dépasse bien rarement 45 p. 100; elle peut atteindre jusqu'à 75 p. 100, dans celle des bauxites. Les bauxites se subdivisent en; bauxites blanches, où l'impureté prédominante est la silice, et bauxites rouges, contenant surtout do l'oxyde de fer. Ce sont ces dernières que l'on emploie de préfé-

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rence pour la fabrication de l'alumine ; elles sont, en effet, mieux appropriées au traitement par les alcalis. Le type commercial des bauxites destinées à cet emploi correspond à une teneur minimum de 60 p. 100 d'alumine avec 3 p. 100 de silice au maximum. Aucun dépassement de cette dernière teneur n'est admis ; au-dessous de 2 p. 100, l'acheteur paie ordinairement une prime de 0 fr. 20 par dixième d'unité. La limite supérieure de teneur en sesquioxyde de fer est également de 3 p. 100 quand la bauxite est destinée à la fabrication de l'alun ; mais elle est beaucoup plus élevée quand cette substance doit être utilisée pour la - production de l'aluminium. Les usines françaises et allemandes admettent couramment jusqu'à 16 à 17 p. 100 de Fe' ! 0 3 ; celles d'Angleterre et des États-Unis vont couramment jusqu'à 21 p. 100 de Fe 2 0 3 et dépassent même parfois ce chiffre. On fait ordinairement une déduction de Ofr. 20 par unité d'oxyde de fer an-dessus de 14 p. 100. La teneur en alumine ne doit pas s'abaisser au-dessous de 57 p. 100 ; les unités au delà de 60 p. 100 donnent lieu à une prime dont le taux varie entre 0 fr. 20 et 0 fr. 40 par unité. La formule de traitement indiquée par Deville consiste à attaquer au rouge la bauxite par du carbonate de soude.

Avec les fours à réverbère qu'on employait à l'origine, une

charge se compose de 300 kilogrammes de carbonate de soude brut, obtenu par le procédé Leblanc et titrant 90 degrés alcalimétriques, pour 480 kilogrammes de bauxite rouge, tenant 65p. 100 environ d'alumine. On chauffe la masse de manière à l'amener à l'état pâteux, puis on la laisse refroidir et on la lessive par l'eau; il est établi aujourd'hui que, pour obtenir un bon rendement, il faut employer comme dissolvant non pas de l'eau pure, mais bien une solution d'hydrate de soude. En effet, la réaction de l'alumine sur le carbonate de soude