Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)
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EXPÉRIENCES EXÉCUTÉES POUR L'ÉTUDE DES EXPLOSIFS CONTENANT DES SELS ALCALINS
et confirmée par nos essais, n'en est pas moins fort intéressante et sera précieuse pour les recherches ultérieures. D'autre part, les différences, que nous avons constatées en faisant varier les conditions des essais,, montrent que les explosifs de cette catégorie ne sauraient être, le cas échéant, qualifiés de sûreté, qu'après une étude expérimentale assez approfondie. II. — ADDITION DE
SELS
ALCALINS
POUR AUGMENTER LA
SÉCURITÉ DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU ET DES POUSSIÈRES.
1°
— ESSAIS AU MORTIER EN PRÉSENCE DD GRISOU.
On s'est servi de deux mortiers de tir, canons d'acier, frettés, avec âme cylindrique; l'âme représente le trou de mine. Les dimensions de l'âme étaient, à l'état neuf, de 0 m ,600 de profondeur et 55 millimètres de diamètre pour le mortier dit de 55, et de l m ,20 de profondeur et . 40 millimètres de diamètre pour le mortier dit de 40. Les détonations répétées des cartouches placées à l'intérieur du canon et le plus souvent vers le fond, usent et corrodent les parois de l'âme qui tend à prendre, avec quelques irrégularités, la forme d'un tronc de cône, la grande base étant vers le fond. A l'époque des essais que nous allons décrire, le mortier de 55 avait un diamètre de 70 à 75 millimètres au fond et 55 à 56 millimètres à l'orifice; le diamètre, mesuré à 30 centimètres de l'orifice, a passé, au cours de ces essais, de 60 à 62 millimètres. Pour le mortier de 40, chaque fois que l'on s'est aperçu qu'un élargissement notable se produisait vers le fond, on a pris le parti de réduire la longueur utile du canon en comblant le fond du trou avec un tampon d'argile renouvelé et complété toutes les fois qu'il était nécessaire.
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Ainsi la profondeur de l'âme fut de l m , 200 jusqu'à l'essai 126, puis successivement réduite à 1 mètre jusqu'à l'essai 244, à 0 m , 93 jusqu'à l'essai 278, à 0 m , 90 jusqu'à l'essai 385, àO m ,80jusqu'ài'essai 391, àO m ,75 jusqu'àl'essai 409; de cet essai à l'essai 430, la profondeur fut progressivement ramenée à 0 m ,60 et garda cette valeur jusqu'à l'essai 569, après lequel le mortier dut être mis hors service ; à ce moment le diamètre avait atteint 45 millimètres à l'orifice et 55 millimètres vers le fond de la partie utile. Les cartouches, de 30 millimètres de diamètre, sont posées à la file, à partir du fond du trou, et la cartouche la plus voisine de l'orifice est amorcée par un détonateur de 2 grammes. Le canon placé horizontalement, l'axe à 0 m ,80 au-dessus du sol, affleure au fond d'une chambre d'explosion de 4 m3 ,3i0 de capacité, présentant une section de 2 mètres carrés; cette section est égale à celles des galeries de Frameries et de Gelsenkirchen. Les parois sont en ciment, sauf les deux fonds, dont l'un est en tôle d'acier, l'autre formé par un diaphragme en papier. Les mélanges grisouteux ont d'abord été dosés à environ 10 p. 100 de formène. Les premiers résultats obtenus dans ces conditions ont donné lieu à d'assez grosses incertitudes. La probabilité d'inflammation pour une charge déterminée s'est montrée fort peu précise; par exemple avec les grisounites au trinitrotoluène avec ou sans salpêtre tirées au mortier de 40 millimètres, il fallait aller de 50 à 250 grammes, voire 300 grammes, pour passer d'une charge où l'on n'avait aucune inflammation jusqu'à une charge où l'on avait toujours inflammation ; pour toutes les charges intermédiaires, il y avait tantôt inflammation et tantôt raté d'inflammation, avec une proportion de coups positifs et de coups négatifs qui n'allait pas toujours en croissant avec la charge. Pour nous rendre compte de ces anomalies, nous