Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1909, série 10, volume 16)

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AUX MINES DE TUCQUEGNIEUX

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NOTE SDR L'EXPLOSION D'DN MAGASIN A POUDRE

incandescence, dont la canalisation était établie sous tubes Bergmann. Circonstances de l'accident. — Constatations. — Le 6 février au matin, la descente de la poudre et des ouvriers s'effectua sans incidents, et la benne contenant les tubes vides et les tubes pleins non distribués fut remontée, comme d'habitude, vers huit heures et demie ; mais elle resta sur le carreau de la mine, à proximité (8 mètres) de la recette inférieure où elle fut retrouvée dans l'après-midi, ainsi que la benne qui, vers midi, remonta la poudre non employée (en raison de l'explosion, la remonte du poste de jour s'effectua à midi au lieu de quatre heures). La benne remontée à huit heures et demie contenait 24 tubes pleins et 82 vides ; l'employé du fond avait distribué à six heures du matin 219 tubes pleins et n'en avait reçu aucun du poste de nuit. Il avait donc été sorti du dépôt extérieur : 219 + 24 = 243

kilogrammes

de poudre. Cette opération n'avait pas été reportée sur le registre du magasinier, parce que celui-ci n'y inscrivait que les sorties définitives, déduction faite de la poudre en excès remontée à huit heures et demie. Le dernier chiffre porté sur le registre (retrouvé dans les décombres) est celui du stock de poudre restant le 6 février au matin, soit 4.28 i kilogrammes; comme il avait été sorti 243 kilogrammes a cinq heures trois quarts du matin, la quantité de poudre quia fait explosion s'élève à : 4.284 — 243 = 4.041

kilogrammes.

Outre la poudre en dépôt dans le compartiment nord-est du magasin, celui-ci renfermait, le jour de l'explosion, dans la partie centrale, 10.000 amorces électriques reçues la veille au soir. Les dix caisses contenant ces amorces avaient été prises à la gare de Tucquegnieux le

5 février, à cinq heures et demie ou cinq heures trois quarts de l'après-midi, et amenées dans un fourgon fermé de la Compagnie de l'Est devant la porte centrale du magasin, côté sud-est; on les avait immédiatement déchargées et placées dans la partie centrale du magasin à proximité de la grande porte. Il est probable que le magasinier avait l'intention de les faire transporter le lendemain dans le bureau des porions et qu'il ne les laissa dans le magasin qu'en raison de l'heure tardive de leur arrivée. Quoi qu'il en soit, ces amorces n'ont joué dans l'accident qu'un rôle accessoire, car elles ne détonèrent que successivement, à mesure qu'elles étaient gagnées par l'incendie qui fit suite à l'explosion. Nous avons ramassé de nombreux écbeveaux de fils de cuivre isoléprovenant des paquets d'amorces, au voisinage de la porte centrale Sud-Est ; on retrouva même un paquet entier qui avait été arrosé par les pompes à incendie et n'avait pas fait explosion, ce qui nécessita des précautions particulières dans l'attaque du tas de décombres. En ce qui concerne les faits qui ont immédiatement précédé l'explosion, voici ce qu'on sait : Un aide-électricien attaché à la mine vint chercher du fil de fer au magasin quelques instants avant l'accident ; il resta dans le vestibule, ou Dehan lui remit le fil de fer, et ne fit pas attention à la position de la porte du dépôt de poudre; mais, au moment où il quittait le magasin, il aperçut à travers les châssis vitrés du vestibule et de la porte centrale Sud-Est, Gervillié, qui venait de la direction des bureaux et paraissait se diriger vers cette porte centrale. Il n'eut pas le temps de voir si Gervillié ouvrait à clé cette porte pour rentrer au magasin et il retourna à son travail, en suivant l'itinéraire indiqué sur le plan du carreau de la mine (plan n° 2). L'explosion se produisit comme il arrivait à hauteur de la centrale électrique, une ou deux minutes, dit-il, après qu'il avait quitté le