Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)
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On ne peut dire d'une façon certaine à quel état se trouve l'antimoine ; peut-être est-il sous la forme de roméine (Fe, Cà)3 Sb4 0 11 mélangée à de la limonite et à de l'argile. A part la lôllingite du massif de la Belelietta où elle n'existe qu'à l'état d'échantillons, on peut signaler un petit gite de réalgar et d'orpiment au lieu dit Chabet Kéchrida (142), dans les marnes de l'éocène inférieur; il a été l'objet de quelques fouilles sur lesquelles je ne reviendrai pas. Gangues. — J'ai peu de chose à dire des gangues. Celle des gîtes filoniens sont le plus souvent la calcite, la sidérose et la barytine; le quartz est moins fréquent et la fluorine tout à fait accidentelle. Dans les argiles du sénonien, il existe une catégorie de filons dans lesquels les débris triturés du terrain encaissant, souvent imprégnés de silice, jouent le rôle principal. Les gites résultant d'imprégnations n'offrent souvent d'autres substances stériles que celles des sédiments qui les contiennent ; quelquefois aussi les minerais sont accompagnés d'un développement de minéraux secondaires, quartz ou calcite, par exemple. Ces remarques s'appliquent aussi aux amas calaminaires; ceux-ci se sont toujours formés aux dépens de calcaires le plus souvent dolomitiques et renferment les parties non transformées des couches encaissantes ; au calcaire, il faut joindre la limonite, l'argile, la calcite, la barytine et le gypse pour avoir la liste complète des gangues ordinaires. 2° Modes de gisements. — Le plomb et le zinc, presque toujours associés ensemble, forment des gisements qui peuvent se ranger en quatre catégories : a) Filons ; b) Imprégnations dans les couches marneuses ou gréseuses ;
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c) Imprégnations dans les couches calcaires ; d) Amas calaminaires. Les filons traversent des couches appartenant à des systèmes très différents ; on peut remarquer que le terrain encaissant est, sauf de très rares exceptions, argileux ou schisteux, sans qu'il soit permis d'affirmer que ce fait ait une autre application que la fréquence des schistes ou' des argiles dans les régions traversées par des filons. Il n'est guère possible de dire avec précision l'âge de ces gîtes; dans le massif des Traras et les monts de Tlemcen, ils paraissent antéliasiques dans le département d'Alger, ils sont sans doute, pour la plupart, post-crétacés et sont probablement posJ,-éocènes dans le département de Constantine. Ainsi qu'on le verra plus loin, leur composition varie suivant les régions ; mais il semble inutile d'entrer dès maintenant dans des détails sur leur remplissage. Les imprégnations des couches gréso-marneuses sont rares ; celles des couches calcaires (*) sont plus fréquentes; mais, sauf peu d'exceptions, elles sont liées à des amas calaminaires dont il est logique de ne les pas séparer. Le dernier type de gisement est le plus répandu et le plus important; des amas calaminaires sort la presque totalité des minerais de zinc et de plomb produits par l'Algérie. Ces gîtes, formés tous de façon identique, offrent, si on descend dans le détail, une extrême diversité d'allure et de constitution; toute description d'ensemble devient impossible ; ce qu'on peut remarquer, c'est que, dans les uns, la transformation épigénétique du calcaire s'est faite dans des zones de fractures et que, dans les autres, elle a eu lieu au contact de ce calcaire (*) Il serait plus exact d'employer le mot « dissémination »; les minerais ne sont pas souvent également répartis, mais forment plutôt des rognons et des veinules.