Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)
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LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE
La smithsonite n'est qu'en quantité très faible et disparait à une petite distance de la surface ; la cérusite ne se présente que tout à fait accidentellement. Presque partout on a pu observer des efflorescences abondantes de sulfate de zinc ; ainsi s'explique sans doute l'appauvrissement constaté des parties hautes desj filons(*). Los gites montrent, dans les travaux souterrains, une constitution analogue à celle de leurs affleurements. La brèche schisteuse remplit la majeure partie de la cassure, mais la silice y est moins abondante qu'en surface; on y observe toujours des boules de galène ou très exceptionnellement de blende: Cette dernière espèce minérale avec un peu de la première se présente sous le,g deux aspects que j'ai déjà signalés : ou elle esten zones massives dans le filon ou elle est le ciment de l'agglomérat ; dans cette dernière circonstance, il y a lieu de remarquer que la veine utilisable ainsi formée se distingue nettement du reste du filon stérile et qu'elle est, en général, plus mince que les zones massives (la puissance de celle-ci a varié de 10 centimètres à 4 m ,50). Des expériences faites il y a déjà longtemps ont indiqué que dans le cas où la brèche a pour ciment la blende, on peut espérer retirer du tout venant de 25 à 33 p. 100 de produits marchands. Presque partout on a rencontré un peu de calcite, de quartz, de barytine et de sidérose; ces deux dernières gangues jouent un rôle important dans les filons exploités à Guerrouma et à Nador Chair. Comme minerais accidentels, il y a lieu de citer outre la pyrite assez fréquente, le cuivre gris, la stibine, la boulangérite et le cinabre. (*) Ainsi on comprendrait également l'usage que les marabouts locaux faisaient des poussières des affleurements dissoutes dans l'eau, pour le traitement des ophtalmies si fréquentes chez les indigènes.
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11 nous reste à indiquer les particularités des divers gites de la région. Dans la concession de Tizi N'taga, on a commencé, l'an dernier, l'exploitation d'un filon à épontes très nettes dirigé du Nord vers le Sud et pendant vers l'Est. A ses affleurements, il existait un peu do smithsonite qui a disparu complètement à moins de 50 centimètres de la surface. Le remplissage est surtout constitué par des débris des schistes; mais, dans les parties hautes, la barytine est une gangue abondante et elle accompagne constamment le minerai ; elle tend à disparaître en profondeur et à 90 mètres au-dessous du sol, elle ne forme plus que quelques noyaux irrégulièrement disséminés dans la blende; de la calcite, du quartz et de la sidérose ont aussi été rencontrés en très petites quantités. Le minérai est en général concentré au mur du gîte où son épaisseur réduite atteint 30 centimètres environ ; une seule colonne riche est connue sur 90 mètres de hauteur et une longueur maxima de 50 mètres ; un assez notable enrichissement du filon se constate en profondeur. La blende est le produit principal de l'exploitation ; elle se montre traversée de filets de galène ; elle est légèrement antimonieuse (de 0,50 à 2 p. 100 d'antimoine) et renferme, parfois, des traces de cadmium et de fluor. La galène, toujours arsenicale, est non seulement mélangée à la blende, mais encore et surtout à l'état d'imprégnation dans les schistes broyés du filon ou dans ceux du terrain encaissant : elle est assez riche en argent (1.500 grammes environ à la tonne de plomb) ; l'exploitant estime qu'elle rentre pour environ 1 /30 dans les produits de la mine. Le septième du tout venant est trié à la main, le reste est lavé dans des appareils à bras; le rendement de la mine en minerai marchand est de 6 à 8 tonnes par jour ; la production totale s'élevait, au 1 er janvier 1909, à 860 tonnes.