Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)

Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)

Page : Image 38

Révision de 8 févr. 2015 11:53:19, edited by Anonymes

68

LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE

LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGERIE

Dans le même périmètre, on a fait quelques fouilles sur des filonnets de chalcopyrite et de cuivre gris accompagnés d'un peu de blende. De nombreux filons existent dans la région de Rarbou et de Sakamody ; l'un d'eux a été exploré au lieu dit Draamine (25), sept dans la concession de Rarbou, quatre dans celle de Sakamody et un autre au lieu dit Raouch Tersin (26) ; fous présentent très nettement les caractères indiqués plus haut; en affleurement,, leur largeur, toujours supérieure à 2 mètres, dépasse parfois 10 mètres; ils sont orientés ou à peu près X .-S . ou àpeu près N . E .-S . W. ; ils sont presque verticaux ou leur pendage s'effectue vers l'Est ou vers le Sud-Est. Seuls, deux d'entre eux ont été l'objet d'une exploitation; on peut les désigner, ainsi que le faisaient les exploitants, sous les noms .de « filon de Rarbou » et de « filon de Sakamody ». Le premier est dirigé du N. 60° E. vers le S. 60° W. avec pendage à l'E.60° S., sous un angle de 80°; sa puissance dépasse toujours 10 mètres. Il n'y a rien de spécial à dire sur sa gangue si ce n'est que l'ankérite et la calcite y jouent un faible rôle. Quant à ses minerais, on peut signaler que, en surface, il renferme plus de smithsonite que les autres gites de la région; cette espèce forme, on particulier, des bandes parallèles aux épontes et variant de 25 centimètres à i m ,20 de largeur; elle existe même encore-, en petite quantité, à 200 mètres au-dessous de la surface. Accidentellement, on a rencontré un peu de cérusite, de cuivre gris et de stibine et, en général, la blende s'est montrée antimonieùse. Les minerais forment des lentilles dont l'épaisseur varie de 30 centimètres à l m ,50etdont les plans médians sont parallèles aux parois du filon ; parfois plusieurs lentilles existent dans l'épaisseur de celui-ci. Ce gîte n'a été l'objet que d'une exploration incomplète et d'une peu active exploitation ; on peut estimer

69

qu'on en a retiré, en sept ans (1883-1885, 1891-1894), 4.375 tonnes de produits se décomposant ainsi : 800 tonnes de smithsonite, à 38 p. 100 de zinc; 3.290 tonnes de blende, à 48 p. 100 de zinc ; 267 tonnes de blende plombeuse, à 30 p. 100 de zinc et 30 p. 100 de plomb ; 18 tonnes de galène, à 62 p. 100 de plomb (ce dernier minerai est assez riche en argent; il tient de 1.300 à 1.500 grammes de ce métal par tonne de plomb). Le filon de Sakamody est orienté N. 25° E.-S. 25° W. ; il pend généralement vers le Sud-Est, mais on a observé localement des plongées vers le Nord-Ouest ; son inclinaison est plus faible que celle du gite que je viens de décrire (de 50° à 70°) ; ses épontes sont ondulées ; il est coupé et dévié par de nombreuses failles le plus souvent dirigées de l'W.-N.-W. vers l'E.-S.-E. ; ses affleurements sont aussi très larges : ils dépassent souvent 10 mètres et atteignent même par place 16 mètres. Il me reste peu de chose à dire des minerais qui y sont contenus. On y a observé que la galène qui s'isole en boules dans la partie stérile du remplissage est notablement moins argentifère que celle qui est liée à la blende (260 grammes à la tonne de plomb contre 420) et de plus que le sulfure de zinc est lui-même pins riche en argent que le sulfure de plomb ; les analyses suivantes de deux échantillons le montrent : (I)

Pl. Zn Ag

52,22 p. 100 19,98 300 grammes

(II) Pb Zn Ag

5,20 p. 100 57,62 420 grammes

à la tonne de minerai. Lorsqu'il est massif, le minerai est en plaques de plus grandes dimensions qu'à Rarbou ; leur épaisseur a varié de 10 centimètres à l m ,20 ; dans les zones où la blende est le ciment de la brèche schisteuse, la puissance utile