Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)
Page : Image 57
Révision de 3 févr. 2015 11:40:27, edited by Anonymes
106
LES GISEMENTS METALLIFERES DE L'ALGÉRIE
LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE
de cuivre dans de la barytine. Lesépontes sont nettement marquées, mais il y a néanmoins de fréquentes imprégnations dans les grès ou dans les marnes du terrain encaissant ; de la sorte les épaisseurs minéralisées peuvent localement atteindre 4 ou 5 mètres, bien que, le plus souvent, elles se tiennent aux environs ou au-dessous de 1 mètre. On ne connaît pas exactement la distribution des minerais de zinc et de plomb dans le gîte ; quant au cinabre, il semble former des colonnes obliques parallèles aux assises encaissantes. Une petite usine pour le traitement des minerais mercuriels, dont la teneur, qu'on ne peut exactement indiquer ici, est faible (*), a été installée à proximité de la mine et mise en marche ; elle est constituée par un four à cuve, un four à réverbère et un four Cermak-Spirek ; sa production a toujours été très peu importante (au maximum 14.835 kilogrammes par an). En outre, on enrichit par lavage soit les produits de l'extraction non cinabrifères soit les résidus plombeux de la distillation du mercure.
Deux de ces gîtes situés sur le versant Sud du djebel Msid Aïcha ont été concédés.
[3. Imprégnations dans les couches calcaires et amas calaminaires. — 1° Kabylie des Babors. — On a exploré, sans réussite bien notable, des gîtes constitués par des veinules de smithsonite dans les calcaires liasiques ou au contact de ceux-ci et des schistes crétacés, à Sidi Djaber (53), Adrar N'fad(hi), Djebel Tamedrert (55). En ce dernier point seulement une petite masse de minerai riche a été reconnue et mérite d'être plus complètement étudiée. 2° Kabylie de Collo. — Quelques amas calaminaires peu importants ont pour origine la transformation métasomatique des calcaires du crétacé inférieur de la chaîne numidique. (*) Inférieure ou au plus égale à 0,50 p. 100.
107
L'un à l'Est du point culminant [gîte du Msid Aïcha (56)] semble formé par deux lentilles de smithsonite situées au milieu des calcaires du lias ou de l'infracrétacé (*) ; les assises encaissantes se présentent d'ailleurs dans une situation anormale ; elles forment un gros paquet isolé reposant sur les marnes sénoniennes ; l'exploitation peu active de ce gisement a, depuis 1905, fourni environ 3.466 tonnes de minerai riche (dont 157 de galène). Le second [gîte de Fedj WKamen (57)] est au-dessous du Kef Sema, extrémité orientale du chaînon ; là aussi la smithsonite riche, avec un peu de galène et de cérusite, incruste des calcaires infracrétacés. Il y a lieu de remarquer que le contact entre ces calcaires et les marnes du crétacé supérieur qui les surmontent est jalonné par de la limonite et de l'hématite. La production a encore été plus faible que dans l'entreprise voisine (1.300 tonnes depuis 1903). Je dirai plus loin quelques mots des gîtes du djebel Taya. Il me reste à mentionner dans les couches du même âge du Djebel Debagh (58) quelques cassures remplies soit par de la smithsonite, soit par de la phosphorite. 3° Chaîne des Biban. — La grande ride presque EstOuest des Biban court, sur 200 kilomètres environ, de la haute vallée de l'Oued Isser (Oued el Melah) aux monts de Ferdjioua (**). Elle est presque uniquement constituée par le crétacé inférieur et le crétacé moyen. Deux longues dépressions synclin^les occupées par' le crétacé supérieur (*) Il est possible que ces calcaires soient barrémiens, comme ceux du djebel Taya. (**) Une partie de la chaîne est dans le département d'Alger et i'ai <ht plus haut que l'on y avait signalé des imprégnations de galène dans •des gres de l'aptien ou de l'albien. Tome XVII, 1910.