Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)
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la bordent au Nord et au Sud. On y peut relier le massif éocène de la Medjana. Du néocomien à l'albien inclus, les assises sédimentaires sont surtout des marnes et des grès ; mais des bancs calcaires s'y montrent aussi. Le cénomanien et le turonien sont marneux et calcaires. Le sénonien présente son faciès typique de marnes noires, très compactes en profondeur, mais qui se délitent rapidement au contact de l'air et au milieu desquelles s'intercalent souvent des lentilles de calcaire jaune (*). Dans sa partie centrale, la chaîne est formée par des plissements aigus et juxtaposés; les crêtes des bancs calcaires dressés presque verticalement forment des murailles dentelées, séparées les unes des autres par le ravinement des marnes (**). A l'extrémité Ouest, les plis sont, au contraire, à grand rayon de courbure, et il en est de même dans la partie Est, sauf en ce qui concerne le revers Nord du djebel Tafat. Cette région orientale, que l'on désigne habituellement sous le nom de massif du Guergonr, exceptée, j'ai peu de choses à dire sur les Biban. De minces filets de smithsonite et de galène sont encaissés dans le cénomanien marno-calcaire des Portes de Fer : ils semblent dénués d'intérêt. Des gîtes plus importants ont été et sont encore explorés dans le chaînon presque Nord-Sud des Azerou (59), dont l'arête formée de calcaires massifs aptiens est entourée de marnes cénomaniennes ; les minerais trèsvariés, pyrite de fer, blende, smithsonite, calamine, galène et cérusite, sont accompagnés de calcite : ils (*) Ces manies sont parfois gypsifères ; souvent le gypse (avec un peu de célestine) y forme des boules de la grosseur du poing, à structure radiée. (**) E. FtCHEun, B. S. G. F., 3* série, XXIV, 1896, p. 1154 ; — J. SAVOBNIN, Découverte d'un littoral de VEpcèhe inférieur (Associa lion française, Cherbourg, 1905) ; — le même auteur, La dépression de l'Ouennagka-Medjana (Associalion française. Lyon, 1906
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forment des masses dont la largeur peut dépasser2mètres au contact des deux étages crétacés ou incrustent d'étroites cassures dans les calcaires. Par l'importance des amas métallifères qu'il renferme et aussi par la diversité des modes de gisement qu'on y constate, le massif du Guergour mérite, au contraire, une description un peu détaillée. Il n'a pas, vers l'Ouest, de limite- naturelle parce que, depuis l'Oued Melah jusqu'au delà de l'Oued Bou Sellam, le crétacé moyen est représenté par une bande continue ; on peut l'arrêter arbitrairement au Nord du grand village kabyle de Zemmoura, où la zone medio-crétacée offre sa traversée minima. A l'Est, il se termine à proprement parler avec le djebel Anini. On y peut faire trois subdivisions : le pâté montagneux complexe situé sur la rive gauche de l'Oued Bou Sellam et auquel on ne peut donner un nom unique ; le djebel Tafat, sur la rive droite de la même rivière et enfin le Djebel Anini qu'une large dépression sépare de la montagne précédente. Dans ses grandes lignes, la constitution géologique des trois tronçons du Guergour est la même; les gros bancs calcaires du cénomanien et du turonien forment des sommets aplatis, limités souvent par des falaises et qu'entourent les marnes sénoniennes; le contact entre le crétacé moyen et le crétacé supérieur s'effectue, sur partie des contours des plateaux calcaires, le long de failles d'orientation variable. Mais, en réalité, tant au point de vue de la stratigraphie qu'à celui de la tectonique, la région, le Djebel Anini mis à part, est plus compliquée qu'une vue d'ensemble ne le révèle. Une étude détaillée en reste à faire et serait d'autant plus intéressante que les couches sont, en beaucoup de points, fossilifères. Je dois la plupart des renseignements suivants à M. E. Ficheur que j'ai accompagné, en 1901, dans le Guergour. Il convient, pour concevoir