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LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE

LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE

la bande des hautes terres, les vallées et les voies de communication s'orientent vers l'Est et non plus vers le Nord. Le trias gypso-salin est toujours le terrain le plus ancien qui apparaisse (*) ; il couvre alors de grandes surfaces, tandis que le jurassique ne constitue que quelques rares îlots sans importance. Ce sont les formations crétacées et éocènes qui jouent le rôle principal. Dans la Chebka des Sellaoua, je n'aurai à mentionner que les gîtes du voisinage de l'Aïn Arko et dans les monts de la Medjerda, outre quelques indices dont l'exploration est encore incomplète, que ceux des djebels Zarora et Ouasta. A Aïn Arko (118), le gîte est encaissé dans un calcaire compact qui est sans doute jurassique et qui forme trois petits mamelons, restes d'un dôme démantelé, émergeant au milieu des alluvions pliocènes et pléistocènes. Des affleurements existent dans les trois collines; mais c'est dans la plus septentrionale, Hamimat Daharia, que semblent être les gites les plus intéressants. Ce dernier monticule présente en plan la forme d'une ellipse, mesurant 1.400 mètres suivant son grand axe et 500 suivant le petit. Il est constitué par un calcaire blanc, parfois dolomitique, dont les bancs pendent vers le Nord. Les smithsonite et l'hydrozincite, qui sont les minerais principaux, se concentrent en quelques amas lenticulaires importants ou en couches moins puissantes, mais ils sont aussi disséminés en boules et en veinules dans la roche stérile et leur distribution y paraît fort irrégulière. Il semble pourtant- qu'on ait reconnu deux zones d'enrichissement orientées de l'Ouest vers l'Est et pendant vers le Nord sous un angle de 20° environ ; l'épais-

seur de la bande inférieure atteint et dépasse 20 mètres, celle de la bande supérieure est de 4 à 5 mètres ; entre les deux, le calcaire est à peu près stérile. Il existe, dans la zone de base, de grosses lentilles de smithsonite ■et d'hydrozincite qui ont alimenté l'exploitation pendant plusieurs années. La blende, la galène, la cérusite, le cuivre gris sont des minéraux rares. Dans la zone Sud, on procède actuellement à de grands abatages à ciel ouvert qui intéressent à la fois les parties riches et celles où les minerais sont seulement disséminés ; des travaux de recherche étudient le prolongement en direction et en profondeur des masses minérales. Dans la zone Nord, l'exploitation souterraine d'une couche zincifère est conduite par gradins renversés. Il semble exister en cette mine de grandes réserves de minerai. De la production des premiers chantiers on élimine par criblage et triage 29 p. 100 de stérile et on sépare les minerais en deux catégories : les riches (15,50 p. 100 du tout venant), calcinés directement, et des pauvres (55,50 p. 100) qui sont envoyés à la laverie. Dans le second quartier, le tout venant sorti de l'exploitation rend 42 p. 100 de minerai de première qualité, 47 p. 100 de minerai de laverie et 11 p. 100 de stérile. Les produits directement calcinés titrent de 38 à 40 p. 100 à l'état cru ; ceux qui sont lavés, de 15 à 38 p. 100; après enrichissement, ces derniers renferment de 36 à 42 p. 100 de zinc, alors que les résidus retiennent ■encore environ 6,50 de métal. La laverie est capable de donner 40 tonnes par jour de minerai préparé ; les roches sont calcinées dans des fours à cuve, les menus dans des fours Cermak-Spirek. La mine d'Aïn Arko a été peu activement exploitée de 1874 à 1877 (production moyenne 798 tonnes à 55 p. 100) ; puis, après trente ans de chômage, elle a

(*) Il est toutefois possible que le permien se montre en de rares points, dans la vallée de la Medjerda par exemple.

Tome XVII, 1910.

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