Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)

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LES RÉGIONS ARGENTIFÈRES

Ce que nous venons de dire nous permet maintenant de résumer l'histoire des périodes, précambriennes pour les-régions du Nord Ontario et probablement aussi pour toute cette partie du Canada qui s'étend entre le SaintLaurent et l'océan Glacial. Après une longue période de sédimentation recoupée de venues éruptives filoniennes ou volcaniques correspondant au Keewatin, des plissements intenses survinrent, qui déterminèrent à l'époque laurentienne une chaîne de montagnes de relief sans doute fort élevé. Une érosion de longue durée (érosion par les eaux et peutêtre érosion parles glaces) enleva ensuite sur d'immense* espaces le manteau de terrains d'âge Keewatin et mit à. nu les granits et gneiss consolidés en profondeur et qui avaient pris naissance lors de la formation de la chaîne laurentienne. On peut juger à la fois de l'importance de ces venues granitiques et de la durée de l'érosion en consultant une carte géologique du Canada : la moitié du. pays, soit une superficie d'environ la moitié de l'Europe,, apparaît avec des granits ou des gneiss d'âge laurentien. Durant la seconde partie du précambrien, des sédiments se déposèrent dans les parties basses v du pays, formant quatre horizons encore mal définis, mais qui comportent deux discordances nettes, l'une entre le Huronie» inférieur et le Huronien moyen (district de South Lorrain), l'autre entre le Huronien supérieur et le Keewenawien (Ouest de Port-Arthur et lac Nipigon). Des venues éruptives accompagnèrent ces transgressions et régressions marines : l'une rattachée au Huronien supérieur (Cobalt) et se prolongeant sans doute durant le Keewenawien, l'autre nettement postérieure au Keewenawien (rive nord du lac Supérieur). Ces venues éruptives bouleversèrent bien moins profondément les terrains que les venues laurentiennes ; la plupart d'entre elles sont plutôt des roches de consolidation filonienne que de consolidation profonde.

DU NORD DE LA PROVINCE D'ONTARIO

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A partir du Précambrien, aucun mouvement orogénique ne vient troubler l'immense V qui entoure la baie d'Hudsonau Nord du Saint-Laurent. Seuls de lents changements de niveau se produisirent, qui permirent des dépôts d'âge silurien et dévonien en plusieurs points de ce bouclier. La plus grande partie de ces sédiments a d'ailleurs disparu par érosion. Gîtes minéraux précambriens. — En mettant à part les venues laurentiennes, les terrains précambriens abondent en minerais; l'étude des gisements de cette période serait intéressante, mais trop en dehors de notre sujet. Je me contenterai de donner en appendice un tableau des gîtes minéraux du « bouclier canadien ». Les gisements argentifères. — Les premières veines argentifères furent trouvées à Cobalt dans le conglomérat de base du Huronien inférieur, et pendant longtemps les mineurs ne travaillèrent que dans le conglomérat, persuadés que ces terrains seuls renfermaient de l'argent. On s'aperçut ensuite que les veines continuaient dans le schiste et dans le Keewatin mais que l'appauvrissement au contact du Keewatin était la règle. On découvrit enfin le métal dans les diabases du Huronien supérieur. Les récentes découvertes d'Elk Lake et de Gowganda sont toutes dans la diabase. Dans la région de Cobalt, il n'en reste pas moins vrai que les meilleures veines apparaissent dans les schistes et conglomérats huroniens; c'est dans ces terrains qu'ont été trouvées les veines célèbres de la « La Rose » , la « Lawson », la « Crown Reserve ». Les veines se présentent sous la forme de fissures à peu près verticales, rarement rectilignes si on considère une faible partie de leur parcours, mais offrant cependant une direction générale. Sur une aire restreinte on rencontre souvent deux systèmes de veines grossière-