Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)

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LES RÉGIONS ARGENTIFÈRES

calcite tapisse un ou deux des murs du filon, le centre étant occupé par une association pegmatitique de quartz et de feldspath, tantôt la calcite est intimement mêlée au feldspath, tantôt les feldspaths sont absents et le remplissage est constitué par un mélange de quartz et de calcite. Si l'on remarque que très souvent on rencontre sur les épontes du quartz dirigeant vers l'intérieur du filon des pointements bien cristallisés, on doit admettre que la formation de la calcite est postérieure au remplissage quartzeux et pegmatitique. L'argent n'est pas le seul élément métallique; la chalcopyrite, la pyrite de fer, l'hématite, la magnétite appà|j raissent en masses isolées, mais sans aucune importance économique. Dans la région de Gowganda, toutes les veines productives d'argent, sauf une, sont dans la diabase; elles se présentent avec un aspect identique à celles de la région d'Elk Lake : l'argent accompagne la calcite dans des filons pegmatitiques. Mais alors qu'à Elk Lake les veines argentifères n'ont guère donné jusqu'à présent que des teneurs extrêmement faibles en métal précieux, les veines de Gowganda renferment de l'argent en quantité vraiment intéressante. Quelques veines ont été suivies (juin 1909) sur 30 mètres avec une épaisseur de 1 à 5 centimètres et une teneur d'argent natif qu'on peut estimer entre 15 et 20 p. 100. Ces veines sont presque entièrement des veines de calcite avec argent natif. Par ailleurs, c'est la diabase elle-même qui est injectée de pellicules d'argent natif et qui forme un minerai d'argent à basse teneur (1 à 10 kilogrammes à la tonne). Un fait à noter est que, en deux points de cette région voisins tous deux du Miller Lake, la diabase altérée de la surface fait place en profondeur à une serpentine; les veines d'argent s'y poursuivent sans changements et l'argent se trouve disséminé dans cette serpentine comme dans la

DU NORD DE LA PROVINCE D'ONTARIO

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diabase. Cette association de serpentine et d'argent natif mérite d'être signalée. La seule mine ouverte dans le conglomérat est celle de l'International Nickel C° (mine Blackburn). Elle possédait en juin 1909 la veine la plus curieuse et la plus riche du camp : dans un conglomérat à gros éléments une veine de smaltine compacte d'une épaisseur moyenne de 10 à 12 centimètres était suivie sur 60 mètres. La smaltine contenait de 90 kilogrammes à 300 kilogrammes d'argent à la tonne. Origine des venues argentifères. — Aucune théorie certaine n'existe actuellement ; les seuls points qu'on •puisse mettre en lumière sont les suivants : 1° Les venues métallifères, qu'on rencontre aussi bien en filons dans les sédiments huroniens que dans les fissures des diabases postérieures sont une des dernières formes de l'activité éruptive postburonienne ; 2° Les éléments métalliques ont dû être apportés par des fumerolles ayant lessivé en profondeur des roches éruptives chargées de sulfures et d'arséniures. Quelques diabases dans lesquelles on n'avait trouvé aucune fracture à remplissage métallique ont montré à l'analyse des traces de nickel ; 3° L'argent et la calcite apparaissent dans les filons comme postérieurs aux arséniosulfures ; il y aurait eu deux venues de vapeurs métallifères ; une première de -sulfures et d'arséniures, une deuxième apportant l'argent soit à l'état de sulfure, soit à l'état de chlorure. Des •actions réductrices subséquentes (actions d'hydrocarbures, dernière manifestation de l'activité éruptive) auraient fait passé l'argent à l'état métallique ; 4° La nature de la roche encaissante (conglomérats, ■schistes, roches éruptives) a eu une influence marquée sur la nature des dépôts. C'est ainsi qu'en règle générale, les ■diabases ne renferment que des filons minces à type calcite