Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)
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LA RADIOACTIVITÉ DES
SOURCES THERMALES
poussé nos recherches dans cette direction. Nous avons simplement donné dans notre tableau quelques chiffres relatifs a deux ou trois unités. CONCLUSIONS.
1° Les eaux thermales de la région des Vosges sont fortement radioactives. 2° En ce qui concerne celles de Plombières, les plus riches en émanation, leur radioactivité moyenne correspond à environ 1,11 milligramme-minute par 10 litres d'eau, avec une radioactivité maxima de 2,18 pour la source Lambinet. 3° Cette radioactivité est due kï'émanation du radium. 4° La puissance radioactive de la station de Plombières est de 55 à 60 milligrammes, c'est la quantité de bromure de radium nécessaire pour fournir l'émanation correspondant à la totalité des eaux thermales. Radioactivité moyenne et puissance radioactive sont les deux valeurs caractéristiques de la radioactivité, d'une station. Elles seraient intéressantes à déterminer d'une façon générale. Pour les sources riches en gaz, il faudra naturellement faire intervenir dans le calcul la radioactivité et le débit gazeux ; 5° En admettant, avec Jutier et Lefort, que les eaux des différentes sources de Plombières proviennent d'une même eau de profondeur, plus ou moins diluée par des eaux froides, hypothèse que confirment les présentes recherches^ on est amené, par l'étude comparative de l'extrait sec des eaux et de leur radioactivité, à admettre que celle-ci se porte des eaux chaudes riches en extrait sec sur les eaux froides pauvres en extrait sec, cet échange se faisant par l'intermédiaire des gaz spontanés filtrant au travers des roches en sens inverse des eaux froides. 6° En admettant, également avec Lefort et Jutier, que
DE
PLOMBIÈRES
ET DES VOSGES
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l'eau thermale arrive latéralement du massif granitique à l'Est de Plombières, on a ainsi l'explication du peu d'abondance des gaz spontanés, ceux-ci filtrant' à travers la roche et provoquant l'échange de radioactivité dont il est parlé au paragraphe précédent. La recherche du point d'affleurement des gaz au niveau du sol permettrait probablement de préciser la direction du courant souterrain alimentant Plombières ; elle pourra être suivie d'un sondage pour trouver l'eau de profondeur plus chaude et plus riche en émanation, avantage d'autant plus considérable que le captage se ferait en amont de la ville. La perte d'émanation que l'on est amené à considérer en étudiant comparativement l'extrait sec et la radioactivité des eaux n'existe pas en réalité, du fait précisément de l'échange de radioactivité dû à l'action des gaz, ceuxci ne s'échappant qu'après avoir cédé aux eaux froides la majeure partie de l'émanation qu'ils ont prise aux eaux chaudes. Il en résulte également que l'eau thermale type est de ce fait moins radioactive que la relation entre l'extrait sec et la radioactivité des eaux des sources tempérées peut le faire supposer a priori.