Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1910, série 10, volume 17)

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CATASTROPHE SURVENUE A LA MINE DE CHERRY

tèrent qu'il y avait encore 12 hommes derrière le barrage, pas assez forts pour se sauver eux-mêmes. Dès lors, tous les efforts portèrent sur ce point. On put arriver jusqu'aux chambres 7 et 8 Ouest (point F du plan de la Pl. XII) sans appareils respiratoires, et on prit ce point comme base d'opérations. Au delà les lampes s'éteignaient, mais l'atmosphère restait respirable. Les sauveteurs, j munis d'appareils respiratoires, arrivèrent aux barrages, élargirent les trous pour pouvoir passer avec leurs appareils et sortirent un à un tous les mineurs dont quelques-uns seulement pouvaient encore se soutenir. Des inhalations d'oxygène leur furent faites, ainsi qu'aux sauveteurs, dès qu'ils parvinrent au point choisi comme base des opérations. Les sauveteurs, qui se servaient pour la première fois des appareils, durent fournir un effort considérable pour venir à bout de leur travail. Dans le voisinage des 5 e et 6 e principales, on trouva un grand nombre de cadavres. Les victimes avaient ingénieusement installé de petits ventilateurs, mais l'idée ne leur était pas venue de se barricader comme les rescapés l'avaient fait. L'histoire de ces derniers offre un intérêt particulier. Après avoir tenté de gagner la recette principale, ou le puits d'aérage, par le Sud, ils durent y renoncer à cause de la fumée, et revinrent en arrière où ils construisirent deux barrages aux points indiqués en G, un dans la galerie 1 Ouest, l'autre dans la galerie 2 Ouest. Ces barrages étaient faits de pierres, de poussière et de boue. Le lundi, surlendemain de l'accident, leurs lampes s'éteignirent sans pouvoir être rallumées. Ils restèrent ainsi quatre jours dans l'obscurité jusqu'au moment où, torturés par la soif, ils percèrent un trou dans le barrage et se dirigèrent vers la recette. C'est alors qu'ils rencontrèrent les sauveteurs. Ils auraient donc vécu cinq jours dans une atmosphère où les lampes ne pouvaient brûler.

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Il est probable qu'il n'y avait pas trace, d'oxyde de carbone; au Nord-Ouest, au contraire, l'appareil Orsat en décela 0,3 p. 100. Journée du 21. — On essaya d'approcher du feu qui continuait à brûler au Nord, mais l'éboulement, qui menaçait le puits, arrêta momentanément les travaux. Des essais furent faits sur les gaz qui sortaient de ce feu, aux environs du barrage qui avait été fait à l'Est. Les résultats furent les suivants : 21 21 22 22 23 24 2 h. ap. midi 10 h 30soir 11 h. mat. 4 h. soir I0 h 30 mat. 10 h. mat. C02 p. 100

go co

— —

4,5 14,2 0,3

4,1 14,4 0,4

4,5 14,3 0,4

4,6 15,4 0,3

5,8 12.9 0,2

7,0 10,3 0,3

1,9

2,0

1,7

0,6

2,0

3,3

Journée du 22. — Le 22 novembre, au soir, la veine moj'enne ayant été complètement explorée, sauf vers le Nord, au delà du feu, on décida de commencer l'exploration de la veine inférieure. On descendit la cage du compartiment Sud du puits d'extraction et on y attacha le câble de la cage de secours de la veine inférieure. Celle-ci fut hissée à la veine moyenne et, avec des difficultés considérables, trois hommes parvinrent à l'accrochage inférieur qu'ils trouvèrent inondé. Ils ne virent rien d'autre et purent remonter à grand'peine, la cage principale ne passant plus dans son compartiment. Journée du 23. — Ce ne fut que le lendemain, en même temps qu'on attaquait le feu de la veine moyenne, qu'on put explorer la veine inférieure. On y trouva environ 160 cadavres. Nombre de victimes avaient essayé de se protéger par des toiles, des ventilateurs qu'elles actionnaient au moyen des organes de leurs perforatrices; personne n'avait songé à construire des barrages.