Annales des Mines (1910, série 10, volume 18)
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EXPÉRIENCES
SDR
LES PODSSIÈRES
DE HOUILLE
le nuage; donc, si cette vitesse fut suffisante à un moment donné pour assurer l'entretien du soulèvement des poussières, elle le sera a fortiori dans la suite et la violence du phénomène ne tendra qu'à s'accroître. L'on est ainsi amené à concevoir qu'il y a une certaine vitesse limite de propagation initiale, en deçà de laquelle la flamme se ralentit progressivement jusqu'à mourir par insuffisance de soulèvement des poussières, au delà de laquelle le phénomène de propagation générale est déclenché avec tendance à l'accroissement progressif de la vitesse et de la violence. Cette vitesse de propagation initiale dépend principalement du gisement poussiéreux ; elle doit d'ailleurs dépendre également, dans une certaine mesure, de l'intensité de la cause initiale de soulèvement. On a vu, d'après le tableau ci-dessus, qu'avec la poussière fine et pure à 30 p. 100 de matières volatiles, la propagation franche se produit presque toujours; c'est une poussière pour laquelle la vitesse de propagation de la flamme est relativement élevée. On conçoit encore que dans le cas où le coup de poussières est déclenché, il doit y avoir un certain rapport entre la violence de ce coup de poussières et la vitesse de propagation de là flamme dans les nuages que peut former le gisement de poussières, ou encore, pour se maintenir dans les données immédiates, entre la violence du coup de poussières et la nature du gisementpoussiéreux ; mais il n'est pas aisé de définir ou de mesurer ce que l'on pourrait appeler la violence d'un coup de poussières. Pour distinguer sous ce rapport les expériences les unes des autres, nous avons étudié et mesuré les longueurs de flammes à partir de l'orifice de la galerie, les vitesses moyennes de la flamme sur les 65 mètres de galerie, et les pressions maxima produites dans la galerie par l'explosion. Longueurs de flammes. — Il importe d'abord de
ET
SUR LES
MOYENS
DE
COMBATTRE LEURS
DANGERS
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distinguer les essais ayant donné lieu à un raté de propagation. Quand la poussière a été répandue dans la galerie à la dose de 112 grammes par mètre cube, on a eu sur deux essais un raté de propagation. La proportion de ratés ne fut que de deux sur dix dans les essais à 225 grammes de poussières par mètre cube, et sur les vingt-cinq essais exécutés avec 450 grammes par mètre cube, il ne s'est produit qu'un seul raté, un jour où l'on opérait avec des poussières exposées depuis longtemps à l'air humide, à la surface d'un tas. Pour les dosages supérieurs, il n'y a pas eu de raté. Si l'on rapproche ces résultats de ceux qui avaient été obtenus antérieurement dans les essais d'inflammabilité avec des poussières de semblable provenance et de finesse comparable, on constate une certaine différence. Dans le tube où elles étaient artificiellement soulevées et où elles étaient enflammées par une charge de dynamite quatre fois moindre, elles donnaient lieu à une inflammation franche à partir de la dose de 70 grammes par mètre cube, tandis qu'en galerie ce n'est qu'à partir de 225 ou 337 grammes que l'on a pu être à peu près certain que l'inflammation se propagerait; mais il faut observer, d'une part, que le soulèvement par le coup de mine n'est pas nécessairement aussi complet que celui qui a été réalisé artificiellement dans les premières expériences et surtout que, ainsi que nous le disions plus haut, il arrive que l'inflammation ne dégénère pas en propagation indéfinie, lorsque la vitesse initiale de propagation est trop faible, ce qui est certainement le cas dans les mélanges insuffifisamment dosés. On voit alors la flamme passer lentement devant les hublots et mourir, soit avant d'atteindre l'extrémité de la galerie de ciment armé (en deçà de 30 mètres), soit en un point, généralement indéterminé, compris entre 30 et 65 mètres de l'origine.