Annales des Mines (1910, série 10, volume 18)
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EXPÉRIENCES
SUR LES POUSSIÈRES
DE HOUILLE ET
que prennent les matières volatiles dans la combustion ; aussi, dans les équations calorifiques, faut-il tenir compte de la combustion de l'hydrogène, et pour une part beaucoup plus grande que ne le laisserait supposer la compo- sition élémentaire du charbon essayé; c'est pourquoi, eu tout état de cause, l'influence refroidissante attribuée à la formation de l'oxyde de carbone doit-elle être moins j sensible qu'on n'aurait pu le prévoir a priori. D'autre part, nous avons vu que la réaction qui donne l'oxyde de carbone n'est pas instantanée et qu'au front de la flamme, dans la région active au point de vue de la propagation, il ne s'en forme que peu, même avec les gisements surdosés. Finalement la présence d'un excès de combustible diminue beaucoup moins qu'on ne le supposait la quantité de chaleur dégagée par la combustion, au front de la flamme. Il n'est point douteux qu'il existe, pour les poussières comme pour les gaz combustibles, une limite inférieure et une limite supérieure d'inflaminabilité. Pour les gaz, ces limites dépendent de la température d'inflammation ; elles correspondent aux mélanges dont la température de combustion est égale à la température d'inflammation. Pour les poussières, la loi est moins simple. La température de combustion ne se déduit pas directement, comme pour les gaz, de la composition du mélange, parce que certaines conditions, parfois indépendantes de la quantité de poussières en suspension, modifient - les réactions et changent les proportions des divers corps participant à la combustion. L'incertitude n'est pas moindre au point de vue des échanges de chaleur, parce que l'on ignore dans quelle mesure les résidus solides se mettent en équilibre de température avec la flamme et interviennent comme cause refroidissante dans la propagation de l'inflammation. Ces phénomènes sont fort complexes et font l'objet d'études spéciales dont il sera
SUR LES
MOYENS DE COMBATTRE LEURS
DANGERS
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rendu compte. Tout ce qu'il convient d'en retenir pour le moment, c'est que diverses causes concourent pour per-» mettre l'inflammabilité de nuages surdosés : le dégagement des matières volatiles, qui interviennent très activement dans la combustion, est favorisé par la multiplication des surfaces de dégagement; le surdosage augmente également la quantité des particules très fines, qui sont évidemment les plus inflammables ; parmi les causes opposées, certaines, comme la formation d'oxyde de carbone, ou le refroidissement par les résidus solides, ontune action plus ou moins atténuée ; uneautre subsiste intégralement : l'excès de poussières forme écran et nuit à la transmission de la chaleur du front de la flamme vers le mélange non brûlé et en voie d'échauffement. Tout compte fait, l'expérience montre qu'avec les poussières fines, pures et riches en matières volatiles, la limite supérieure d'inflaminabilité est très élevée et n'a pu être atteinte avec un dosage de 1.650 grammes par mètre cube de galerie, soit quinze fois la dose type de 112 grammes de carbone par mètre cube d'air, qui correspond à la combustion complète; il est juste d'ajouter que, surtout pour les forts dosages, le soulèvement est imparfait, en sorte que le poids de poussières en suspension par mètre cube d'air ne s'est pas élevé, en fait, au chiffre indiqué ci-dessus. Si l'on n'a pas atteint la limite supérieure d'inflammabilité, on a dépassé le dosage de plus grande vitesse de propagation qui, pour les poussières fines et pures de Liévin est, au taux de soulèvement près, de 337 à 610 grammes par mètre cube d'air. Avec les poussières moins inflammables, les limites doivent nécessairement converger ; il y a alors quelque chance que la limite supérieure s'abaisse, et il semble que l'on s'en est approché dans les cas suivants. Les poussières grossières et pures de Liévin ont donné un