Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1910, série 10, volume 18)

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

Il faut d'abord se bien pénétrer de cette idée qu'il vaut mieux éviter les coups de poussières que se borner à en limiter l'extension. Car d'une part une inflammation de poussières, même limitée, risque toujours d'entraîner de nombreuses morts d'hommes, soit directement parles effets calorifiques ou dynamiques, soit indirectement par asphyxie ou intoxication ; et d'autre part, on court le risque que l'inflammation se transforme en une explosion généralisée, qu'il est très difficile d'arrêter ; et alors même que les méthodes d'arrêt donneraient aux essais une trèsgrande probabilité d'efficacité, la gravité des catastrophes à redouter est telle, qu'il est nécessaire de s'assurer, par une superposition de mesures de sécurité, que la probabilité de l'explosion à arrêter est elle-même extrêmement faible ; la probabilité d'un accident doit être rendue d'autant plus petite que la gravité présumée de cet accidentest plus grande. Donc parmi les plus essentielles des mesures à prendrepour lutter contre le danger des poussières, figurent celle* qui sont relatives à la cause d'inflammation ; ce sont principalement : en premier lieu, toutes les mesures de sécurité relatives au danger du grisou, dont l'inflammation constitue l'une des deux causes les plus à craindre del'inflammation des poussières; en second lieu, toutes lesprécautions requises dans l'emploi des explosifs pour éviter que leur détonation n'enflamme les poussières. Il est donc indispensable, dans les chantiers poussiéreux, de nese servir que d'explosifs qui soient de sûreté en présence des poussières, et également en présence du grisou si la mine est grisouteuse. Il faut surtout ne tirer les explosifs que derrière un bon bourrage, de manière que le coup demine ne débourre pas et travaille bien. Nous n'insisterons pas davantage sur ces questions, qui sont bien connues, toutes réserves faites d'ailleurs sur la définition desexplosifs de sûreté, qui fait l'objet de recherches spéciales.

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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On considérera comme beaucoup moins important, mais non négligeable, le risque d'inflammation, par une flamme ou un arc électrique, d'un nuage poussiéreux accidentellement formé au voisinage d'une cheminée à charbon ou d'un culbuteur, ou soulevé par une dérive de bennes ; pour que des inflammations de ce genre soient possibles et pour qu'elles soient dangereuses, il faut des nuages plus épais et plus volumineux que ceux qui se forment d'ordinaire dans ces conditions. Il n'en est pas moins recommandable d'éviter les lampes à feu nu et les arcs électriques là où peuvent éventuellement se former des nuages de poussières. Il est possible, mais non vérifié, que certains types de lampes à flamme protégée produisent l'inflammation. Nous rapprocherons des mesures relatives à la cause initiale d'inflammation la pratique, souvent recommandée, de l'arrosage devant le trou de mine dans les chantiers poussiéreux ; les essais ont montré que le danger des coups de mine débourrants était beaucoup diminué par cette précaution; en mettant autant d'eau que de poussières, on n'a pas toujours évité l'inflammation, mais on l'a empêchée de s'étendre plus loin qu'environ 7 mètres,, dans les conditions assez dures des essais. L'arrosage au chantier, avant le tir des mines, dans un rayon d'une dizaine de mètres, augmente donc les garanties déjà très sérieuses que donnent l'emploi de bons explosifs de sûreté et surtout la précaution d'un bourrage bien fait. Il importe d'envisager le cas où ces premières mesures essentielles viendraient à se trouver en défaut et de chercher par quelles nouvelles mesures de sécurité on peut diminuer le risque qu'une inflammation éventuelle ne dégénère en explosion généralisée. La troisième série d'essais fournit la réponse à cette question : on rend ce risque à peu près nul en versant dans les galeries, au contact