Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1910, série 10, volume 18)

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIERES DE HOUILLE

dant la phase initiale de l'explosion, et il est rationnel d'appliquer ces méthodes dans les parties de la mine oùune inflammation est le plus à craindre. Assurément la généralisation à toute la mine est éminemment recommandable, parce qu'il n'est guère de galeries ou chantiers où l'on ait la certitude absolue qu'aucune inflammation ou explosion initiale ne puisse survenir, et aussi parce que plus les gisements poussiéreux seront humidifiés ou schistifiés, et par suite défavorables à la propagation, plus il sera facile d'arrêter une explosion en voie de généralisation. Mais il est essentiel de se rappeler qu'aux taux ci-dessus ces procédés sont impuissants à arrêter une explosion bien amorcée. Les précautions prises pour faire avorter un coup de poussières à son début sont donc insuffisantes, non seulement parce qu'il subsiste le risque qu'elles aient été mal prises, ou aient fait défaut au point initial, mais aussi parce qu'elles n'empêchent pas de se propager indéfiniment une violente explosion initiale contre laquelle elles auraient été sans action, telle qu'une forte explosion de grisou ou la détonation d'un dépôt d'explosifs. La question de l'arrêt d'une explosion déjà importantedoit donc être envisagée; elle a fait l'objet des études brièvement exposées dans le quatrième rapport. On a cherché, sur une zone d'arrêt de 100 mètres, à rendre le gisement extrêmement défavorable à la propagation, soit en le mouillant, soit en le schistifiant davantage. On arrive ainsi à arrêter une explosion qui s'est développée sur 75 mètres de gisement favorable ; il semble même que le résultat puisse être atteint pour 130 mètres d'explosion initiale. La longueur de la zone d'arrêt paraît être du même ordre de grandeur que celle de la zone initiale ; mais la principale difficulté réside

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dans l'élévation du taux auquel il faut porter l'arrosageou la schistification pour être certain, en toute occurrence, de l'efficacité de la zone d'arrêt. Pour l'arrosage, il faut, au contact des poussières, environ quatre fois plus d'eau en poids qu'il n'y a de poussières, soit deux à trois fois plus que ce qui suffirait théoriquement à former une boue fluide si le mélange était parfait; et encore, avec les poussières grossières, cette •quantité parait insuffisante. Sera-t-il aisé de réaliser en tout temps, et avec la certitude désirable, une humidification aussi intense? L'essai pratique permettra seul de répondre à cette question. Pour la schistification, le doute n'est pas moins sérieux ; au taux de 75 0/0 de schistes, les explosions initiales violentes développées sur 75 mètres seulement de longueur •continuent à se propager, même en portant à 150 mètres la longueur delà zone d'arrêt; quand nous avons obtenu des résultats favorables, la zone d'arrêt ne contenait que des schistes purs, sans aucunproduit combustible, ce qui est pratiquement irréalisable . On peut penser que l'on aurait obtenu à peu près le même résultat avec un mélangea 90 0/0 de schistes. Mais pourra-t-on avoir pratiquement la certitude qu'une telle zone d'arrêt se maintiendra à un taux de schistification aussi élevé? Après avoir atteint ce taux, à la faveur d'un dépoussiérage préalable, ne faut-il pas craindre que les nouvelles poussières qui se déposent sans cesse, et qui sont beaucoup plus riches en matières combustibles, n'altèrent rapidement la proportion, surtout à la surface des dépôts, c'est-à-dire dans la partie du gisement le plus facilement soulevée? Les zones d'arrêt schistifiées se sont montrées plus facilement efficaces quand l'explosion initiale était relativement peu violente; on les emploiera donc avec plus de confiance dans les cas où le gisement poussiéreux est, d'une manière générale, assez défavorable à la propagation, et