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COMMISSION DES RECHERCHES SCR LE GRISOU

Composition des dépôts poussiéreux. — Teneur en cendres. — L'enquête a renseigné non seulement sur la quantité des poussières, mais encore sur leur qualité, et c'estlà un point très important. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les tableaux pour voir combien est élevée la teneur en cendres, même lorsque le charbon des couches exploitées est relativement pur. Par exemple, à Anzin, où le charbon tient de 1 à 6 p. 100 de cendres, le poussier en tient de 20 à 72 p. 100, lors de la première prise, 25 à 62, lors de la seconde; de 50 à 60 p. 100 des prélèvements présentent une teneur supérieure à 40 p. 100. A Drocourt, où le charbon est également pur, il n'y a pas une seule teneur en cendres qui soit inférieure à 30 p. 100. Même résultat à Lens, où plus de 60 p. 100 des prises donnent une teneur supérieure à 40 p. 100; et ce résultat est a peu près général. Il faut rechercher des lieux de prisé particulièrement poussiéreux, comme on en a choisi, par exemple, aux houillères de Saint-Etienne, à la Péronnière, ou à Blanzy, pour trouver des teneurs en cendres plus faibles, quoique encore bien supérieures à celle du charbon de la couche. Cet accroissement de la teneur en cendres est évidemment dû au mélange de poussières stériles provenant de la désagrégation du sol et des pare- N ments, des réparations, des travaux au rocher et du transport des terres ou remblais. M. l'inspecteur général des mines Le Chatelier, qui a fait de très nombreuses analyses des poussières recueillies au cours de l'enquête, a nettement mis ce fait en évidence par des séparations par un liquide lourd, l'iodure de méthylène. On trouve ainsi que, dans les poussières recueillies aux mines de Lens, il y a de 29 à 81 p. 100 de parties lourdes; on en trouve de 40 à 78 p. 100 à Drocourt, et 60 à 85 p. 100 environ dans les poussières des mines de Dourges, Nœux-, des houillères de Saint-Etienne, des mines de la Péronnière, Albi, Carmaux, Graissessac.

CONDITIONS DE FORMATION DES DEPOTS POUSSIEREUX

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Si r on se rappelle que, dans la galerie de Liévin, avec des poussières de houille bien inflammables, on n'a pas réussi, au moyen d'une petite explosion de grisou ou de la détonation sans bourrage de deux à quatre cartouches de dynamite-gomme, à provoquer une explosion dépoussières, dès que la proportion des schistes mélangés dépasse 40 p. 100, on comprendra l'intérêt de ces constatations. Dans la plupart des galeries soumises aux prélèvements, indépendamment même des difficultés d'inflammation qui peuvent éventuellement tenir à la pauvreté en matières volatiles, il y a assez de poussières stériles mélangées aux poussières charbonneuses pour qu'un coup de poussières n'y puisse prendre naissance sous l'action d'une cause initiale analogue à celle des essais de Liévin ; et dans les galeries où la proportion de poussières stériles est inférieure à 40 p. 400, la différence n'est pas si grande qu'il ne soit aisé de la combler par une schistification systématique. Ainsi il ressort de l'enquête qu'il est à première vue aisé, par la schistification, combinée, s'il y a lieu, avec un dépoussiérage préalable, non pas d'assurer une innocuité absolue des gisements poussiéreux, parce qu'il est très difficile de les empêcher de propager une explosion bien amorcée, mais du moins de les rendre incapables de donner naissance à un coup de poussières en l'absence d'une forte explosion initiale de grisou ou de la détonation d'un dépôt d'explosifs. Questions diverses. — En dehors de ces résultats généraux qui répondent au but essentiel de l'enquête, on pouvait se demander si les documents recueillis ne permettraient pas de serrer d'un peu plus près la question de la formation des dépôts poussiéreux, et de déterminer les relations existant entre les différents caractères des dépôts et les multiples causes susceptibles d'influer sur Tome XVIII, 1910.

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