Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1910, série 10, volume 18)

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LE NOUVEAU REGIME

Puis, le Syndicat dissous, à moins qu'on ne le renouvelle, la question du stock vidée d'une manière ou de l'autre, l'industrie rendue à elle-même ne retomberat-elle pas, pour les mêmes causes, dans l'état du passé? Sera-t-elle suffisamment assainie et assagie par la rude leçon que lui aura infligée pour le passé le fonctionnement du Syndicat et pour l'avenir par des mesures comme celles de cet article 7 de la loi de 1910? Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que si l'on a reculé devant la fermeture explicite de toutes ces petites entreprises livrées en quelque sorte à la vindicte publique, le résultat implicite des lois de 1906 et de 1910 n'en aura pas moins été de les tuer. Que par un moyen ou par un autre il ne subsiste et ne puisse subsister en 1918 que des entreprises établies et conduites rationnellement, aux points de vue technique et économique, elles seront ou pourront être assez nombreuses pour qu'elles ne puissent prospérer que sous les auspices d'un syndicat fonctionnant sous les règles normales de tout syndicat. Si l'on réfléchit à l'ensemble des circonstances du problème sicilien, on est porté à croire que l'on aurait pu le résoudre par des moyens, beaucoup plus simples que ceux employés, qui auraient produit, plus sûrement peut-être, le même résultat, notamment en évitant le syndicat obligatoire, au fonctionnement si pénible, si compliqué et si délicat. En somme, à la disparition de Y Anglo-Sicilian Sulphur O, deux difficultés essentielles se sont présentées et l'on s'est plus spécialement proposé deux buts : liquider le stock ; réduire la production par la disparition de toutes ces petites entreprises que, pour des motifs divers et spéciaux, on estimait ne pas devoir vivre. Comme dans la solution qui a prévalu, l'État, ou une banque substituée, pouvait liquider le stock en s'en chargeant contre émission d'obligations garanties, rembour-

DU SYNDICAT OBLIGATOIRE DES SOUFRES DE SICILE

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sables en quelques années; le service de l'intérêt et de l'amortissement aurait été assuré par une taxe d'exportation très facile à percevoir et qui eût présenté pour les intéressés une charge moindre que celle résultant de la loi de 1910, puisqu'on n'aurait pas eu à éteindre les fedi di deposito et note di pegno. La disparition des petites entreprises irrationnellement établies et conduites eût été obtenue en donnant effet rétroactif à la disposition qui, pour l'avenir, forme l'article 7 de la loi de 1910. Nous avons déjà dit que de la sorte l'on n'eût fait directement et ouvertement que ce que l'on ne dissimule pas vouloir obtenir indirectement. Entre les deux systèmes il n'y a qu'une question déforme. Je n'ignore pas que, dans bien des choses d'ici-bas, la manière est pour beaucoup. On ne raisonnera pas contre une solution suffisamment enveloppée ; on s'élèvera contre la manière forte qui permet d'atteindre le même but. Peut-être serait-ce toute l'explication de la solution que l'on a préférée au prix, il est vrai, de complications et de difficultés de toutes sortes. La critique est aisée, surtout de loin. L'art est difficile et celui du gouvernement plus que tous les autres, notamment dans les pays démocratiques à représentations locales exagérées. On a également fait valoir en faveur de la solution du Syndicat obligatoire que celui-ci a permis plus aisément de réaliser l'entente qui parait être intervenue entre la Sicile et la Louisiane. On y serait arrivé tout aussi aisément avec la seule opération sur le stock que je préconisais à raison de la force que donnait un pareil élément dans cet ordre d'idées, comme je l'indiquais tout à l'heure. Si, dans toutes ces discussions, on s'est beaucoup élevé contre le « scandale » du carusato ou portage à dos, on a moins discouru contre l'énormité de Yestaglio ou de la rente au propriétaire du sol sur les produits bruts. On touchait là, il est vrai, des intérêts nombreux qu'il faut