Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 19)

LES MINERAIS STRATIFORMES 462 grand intérêt théorique et pratique, auxquels s'applique cette remarque, je citerai celui qui fait l'objet du présent mémoire, à savoir l'origine réelle des minerais à allure sédimentaire ; tout d'abord de ceux situés le long de la chaîne hercynienne qui vont être seuls étudiés ici en détail, mais aussi des minerais comparables représentés dans d'autres régions et dans des terrains d'un autre âge, à l'occasion desquels une difficulté du même genre se présente. Citons seulement, comme exemples particulièrement frappants et montrant tout l'intérêt de la question générale abordée dans ce mémoire sur un cas particulier, les minerais de cuivre du Mansfeld, du Thnringenvald et de Perm, le zinc et le plomb de Silésie, l'or du Transvaal, le fer de Lorraine, le manganèse du Caucase, etc. Sur chacun des cas particuliers qui peuvent rentrer dans ce problème général, on a écrit des volumes et les listes bibliographiques remplissent des pages entières. Les théories contraires ont été soutenues avec une égale vigueur par des savants également autorisés. Et néanmoins aucun d'eux n'a réussi à entraîner assez la conviction pour que son hypothèse ait eu au moins cette période de vie incontestée qui appartient aux hypothèses provisoires de la physique ou de la chimie. Si l'on résume l'état de la question en deux mots, les faits locaux sont aujourd'hui bien connus ; mais on paraît demeurer libre de les interpréter suivant sa tendance d'esprit, chacun à sa manière. Je ne saurais avoir l'espoir de substituer une solution définitive à tant de solutions contestées ; je ne l'essayerai même pas, et l'on pensera peut-être en voyant ce mémoire rester sans conclusion formelle, qu'il était dès lors inutile do le publierMais je voudrais du moins tenter la séparation délicate il» connu et de l'inconnu, exposer aussi impartialement que P os " sible le pour et le contre dés explications proposées, en présenter à mon tour de nouvelles, montrer quelles sout, a mon avis, les causes principales des divergences persil

DE LA CHAINE HERCYNIENNE

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tantes entre les géologues, indiquer enfin un moyen nouveau d'aborder le problème avec des chances d'arriver un jour, par un cheminement patient et méthodique, à le résoudre. Rappelons d'abord brièvement de quoi il s'agit, et précisons les points sur lesquels, dans un ensemble extrêmement vaste, nous allons concentrer notre attention. On sait qu'il existé, dans une foule de pays, aux niveaux géologiques les plus divers, et dans des terrains detoute nature, schistes, grès, conglomérats ou calcaires, I des minerais do métaux variés présentant une allure interstratifiée. Les observations montrent aussitôt que, pour quelques-uns, pour beaucoup de ces gisements, l'origine est adventive, épigénétique et indépendante de l'étage sédimentaire où on les rencontre ; ce sont , sous une forme quelconque, des filons-couches. Pour d'autres, au contraire, tels que les alluvions aurifères de nos cours d'eau actuels, les nodules pyriteux de nos vases marines, les dépôts manganésifères des grandes profondeurs, ou, d'autre part, les minerais de fer ou de manganèse peu profonds des lacs et des marais, l'origine superficielle, la formation par 'oie sédimentaire, syngénétique, sont incontestables. Il 'agit, pour les cas intermédiaires qui sont les plus nombreux, de choisir entre les deux thèses, d'opter entre "te formation, ou postérieure ou contemporaine, et 'l'expliquer cette formation. Naturellement la solution ^optée pourra varier suivant les cas, et il n'est aucunement nécessaire d'adopter la même hypothèse pour le Mansfeld, la Silésie, le Witwatersrand, la Lorraine, etc., 1"i présentent des différences si évidentes. J'ai d'ailleurs déjà dit que, même pour l'universalité nions, ou a souvent soutenu l'origine superficielle par tasivage des roches encaissantes et incrustation de haut tri bas : ce qui supprimerait complètement l'idée d'une te 'iue profonde. Je crois l'inexactitude de cette interpré-