Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 19)

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LES MINERAIS STRATIFORMES

DE LA CHAINE HERCYNIENNE

remarquais tout à l'heure, ne renferme, en fait de sédiments métalliques, que des dépôts ferrugineux et des alluvions aurifères, mais pour ainsi dire jamais en Europe de sédiments sulfurés cuprifères ou plombeux. On attribuerait alors l'absence du cuivre dans les dépôts à ce qu'il ne se présentait pas encore alors de filons cuivreux à détruire, ou du moins à ce que les matériaux cuprifères, mis en mouvement par l'érosion, n'avaient pas encore été amenés dans les conditions convenables pour se précipiter. Les deux premières périodes du permien, l'autunien et le saxonien (rothliegende), participent encore des mêmes caractères. Cependant la phase du rothliegende marque évidemment une étape caractéristique dans l'histoire de la chaîne plissée; l'érosion détruit à ce moment, sur toute la longueur de la chaîne hercynienne, des masses considérables de filons quartzeuxetporphyriques, qui forment, par leurs débris, des accumulations extraordinaires de conglomérats : accumulations sans doute corrélatives d'affaissements progressifs du sol, déjà marqués pendant la fin du carbonifère, comme sembleraient le prouver à cette époque des épaisseurs de 1.000, 2.000 mètres de sédiments détritiques analogues et également grossiers en tant de points de l'Allemagne, de la Russie, etc. C'est probablement cette destruction considérable de masses de terrains, de roches et de filons, qui a mis en mouvement les métaux, dont la concentration s'est faite dans les périodes suivantes. Mécaniquement, cette concentration commence peut-être de suite, en certains points favorables, dès le rothliegende même, comme il était logique de le prévoir ; chimiquement, il lui faut, pour s'opérer, plus de temps et des conditions plus spéciales: il est nécessaire que les métaux, les éléments dissous de toutes natures s'accumulent dans des bas-fonds lagunaires, dans des sortes de mers mortes qui forment l'égout général des chaînes voisines et où les eaux métallisées,

chargées de sels, se concentrent ou s'évaporent. L'évaporation de ces lagunes atteint son maximum, présente son faciès le plus caractérisé pendant la période dite du zechstein (thuringien), qui nous occupera spécialement tout à l'heure, avant le grand mouvement de retour de la mer, amené par un affaissement du sol, dont ces lagunes, produites par des nappes d'eau peu épaisses, précaires, et bientôt évaporées, avaient pu marquer la première étape. Alors, avec le régime maritime de mieux en mieux marqué, pendant le grès bigarré, le muschelkalk, le keuper, les sédiments métallifères se localisent davantage, puis enfin disparaissent complètement, à l'exception du fer, quand commence la nouvelle période toute différente, marquée par le début du jurassique. Le fer s'accumule pendant l'infra-jurassique et le médio-jurassique. Il n'en est plus question ensuite en Europe jusqu'au tertiaire. | ; Le résultat des phénomènes, auxquels peut s'appliquer cette interprétation, se traduit aujourd'hui d'une façon pratique par un ensemble de faits remarquables, dont quelques-uns se sont déjà trouvés mentionnés dans la discussion précédente, mais qu'il est utile de rappeler pour montrer leur accord avec la théorie sédimentaire. On peut résumer comme il suit : 1° Il existe à travers toute l'Europe, depuis le Sud de l'Espagne jusqu'à l'Oural, une zone caractéristique de sédiments métallifères, originellement non oxydés, permotriasiques(*), comprenant, comme métaux essentiels: le fer, le cuivre et le plomb, accessoirement le nickel, le cobalt, le zinc et le manganèse, avec des quantités parfois assez sensibles d'argent et des traces intéressantes

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&(*)' Je viens de rappeler tout à l'heure que, si ces minerais se Montrent souvent oxydés ou carbonatés dans les exploita! ions, c'est Par altération superficielle. Leur forme profonde est sulfurée.

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