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LES MINERAIS STRATIFORMES

DE LA CHAINE HERCYNIENNE

de cuivre, mais sont trop peu argentifères. Il s'agit alors de petits grains de clialcopyrite tellement pressés qu'on aperçoit à peine les grains de sable qu'ils englobent (tresse jaune). Parfois aussi ces sanderze contiennent de la chalcosine, de la phillipsite, ou même de la galène et de la blende. Ce petit niveau de 1 à 2 centimètres se trouve, quand il existe, aussitôt au-dessus du weissliegende. Tout à fait exceptionnel dans les autres districts, il y semble relié aux dislocations ou plissements . On n'a pas aperçu de relation entre sa richesse plus ou moins grande et l'enrichissement ou l'appauvrissement du schiste bitumineux au-dessus. Théorie. — Rôles des failles. — Quand on essaye de comprendre une semblable formation, un fait surprend tout d'abord : c'est son énorme extension apparente, évaluée par les auteurs allemands pour la seule partie exploitable à 500 kilomètres carrés (15 à 20 kilomètres de large, sur 20 à 30 de long). C'est encore plus la longueur des affleurements cuprifères qui atteint 100 kilomètres ; car rien, je crois, ne prouve jusqu'icila continuation de la zone métallifère à de grandes distances d'affleurement, si ce n'est pourtant cette remarque logique que la superficie actuelle, ayant coupé la strate géologique plissée à peu près au hasard, n'a aucune raison pour être spécialement riche. Il est bien difficile de concevoir une couche mince de schiste dans laquelle, sur 500 kilomètres carrés, les eaux cuprifères auraient pénétré postérieurement par en bas et cela par une foule de cassures assez heureusement distribuées pour que la métallisation finale ait été, dans tout l'ensemble, à peu près uniforme. Bien qu'on ait essayé, souvent avec grand talent, comme je vais le rappeler, de soutenir l'idée d'une imprégnation postérieure à caractère filonien, cette dissémination des métaux, leur appauvrissement quand on

s'éloigne du Harz et enfin le caractère ordinairement schisteux des terrains imprégnés me semblent malaisément compatibles avec cette hypothèse épigénétique, beaucoup plus admissible ailleurs quand il s'agit d'un dépôt restreint de grès, sables ou conglomérats. Les arguments opposés par l'école adverse sont de très inégale valeur. Ainsi Beyschlag s'est attaché à démontrer que, lorsqu'on parcourt l'étendue des dépôts cuprifères depuis le Rhin jusqu'à la Silésie, ni leur âge exact, ni leur nature pétrographique, ni leur richesse ne restent constants. Cette observation, nous venons de la faire rious-même en étudiant l'ensemble de la formation cuprifère dans l'Europe occidentale ; elle est toute naturelle dans l'hypothèse de précipitations sédimontaires, évidemment réalisées à des moments divers et dans des conditions variables le long de la chaîne hercynienne récemment soulevée que revenaient éroder les eaux. Si on en concluait l'imprégnation postérieure et épigénétique, il faudrait étendre la même conséquence aux couches de charbon qui, elles aussi, changent d'étages, d'épaisseur et de nature, non seulement d'un bassin à l'autre, mais dans l'étendue d'un même bassin. Un point important à discuter est le rôle attribué par divers observateurs aux failles et rricken : notamment par E. Weiss dans la notice de la feuille de Mansfeld, puis par Poszepny, R. Beck, etc. (*). La couche de schistes cuivreux a subi de nombreux rejets par des failles ou rîicken (représentées sur notre carte), dont quelques-unes sont restées stériles et dont d'autres, comme à Riechelsdorf, àBieber en Hesse (**), etc., sont de véritables filons de nickel et de cobalt avec gangues de barytine et de cal cite. Ces filons minéralisés (dits (*) Il s'agit ici des fractures réellement profondes, à ne pas confondre avec les failles superficielles, dues à la dissolution du gypse. (**) Voir plus haut, p. 525 et 526.