Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)
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CARTE ET REPÉRAGE AÉRONAUTIQUES
La représentation du terrain. — La carte doit répondre à deux objets : Rendre facile l'identification du terrain et de la représentation qui en est donnée par la carte ; Représenter ce qui intéresse spécialement les navigateurs aériens. Pour atteindre le premier but, la carte devra reproduire autant que possible l'aspect du paysage que le pilote a au-dessous de lui. Celui-ci distingue avant tout les cours d'eau, canaux, lacs, étangs qui réfléchissent la lumière, et les grandes routes blanches; c'est ce qui sera représenté tout d'abord sur la carte. Les agglomérations, avec la forme de leurs contours extérieurs, seront également reproduites, ainsi que les voies ferrées, les forêts et les bois. Quant au relief du sol, le pilote se rendant compte non de la valeur absolue de l'altitude, mais des pentes lorsqu'elles sont quelque peu accentuées, ce sont ces dernières qui seront figurées par des ombres, sans que l'on s'attache à tracer des courbes de niveau, ou à marquer des teintes variables avec l'altitude. Enfin seront représentés tous les objets .attirant l'attention par leur importance ou leur isolement; les églises, usines, moulins, arbres isolés, seront, pour en faciliter la reconnaissance, figurés par leur silhouette en noir prise de la direction d'où elle est le plus caractéristique. Dans le second ordre d'idées, la carte représentera ce qui, pour l'atterrissage, constitue des conditions favorables, comme les terrains aménagés spécialement à cet effet, ou au contraire un danger plus ou moins visible, comme les carrières, tourbières, haies résistantes, canaux d'irrigation ou d'assèchement, lignes électriques à haute tension. Elle figurera également les aérodromes, hangars, gazomètres, ateliers de réparation, centres d'approvisionnement, etc. Enfin, dans le tracé, on devra toujours avoir présent le
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DE LA COMMISSION DE NAVIGATION AÉRIENNE
souci d'une grande facilité de lecture, même avec un faible éclairage : la carte devra être très peu chargée, et l'écriture réduite au minimum ; la préoccupation de reproduire exactement l'aspect du sol devra même être sacrifiée, lorsqu'elle amènerait une difficulté de lecture ; ainsi on ne cherchera pas à représenter les couleurs plus ou moins distinctes du terrain, mais plutôt à établir sur la carte des contrastes entre les blancs et les noirs. Échelle. >— Parmi les cartes actuellement à leur disposition la plupart des pilotes donnent la préférence à celles au 1/200.000. A cette échelle le terrain est représenté avec suffisamment de détails ; d'autre part, le pilote n'est pas forcé pendant le trajet de changer trop souvent de feuille et le nombre de feuilles à emporter pour les parcours usuels n'est pas excessif. Il est difficile de prévoir à quelle vitesse, à quelle altitude s'effectueront les voyages aériens dans l'avenir, ni quelle sera leur étendue; mais les conditions de l'atterrissage varieront vraisemblablement peu; la carte étant surtout utile pour cette opération, l'échelle de la carte aéronautique devra rester voisine de celle actuellement reconnue la plus favorable. Il y a intérêt à ne pas multiplier outre mesure les échelles de cartes, aussi celle du 1/200.000 a paru devoir être adoptée. Graduation. — Toutes les cartes existantes sont graduées par méridiens et parallèles. L'unité est le degré, sauf dans un certain nombre de cartes françaises où elle est le grade. Tandis que le sys. tème métrique a fait d'immenses progrès, le grade est resté d'un emploi très limité, même en France. Il ne s'harmonise pas avec la division universelle du jour en vingt-quatre heures, avec la symétrie ternaire des crisTome XX. 1911.
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