Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)

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NOTE SDR LES CHEMINS DE FER CHINOIS

NOTE SDR LES CHEMINS DE FER CHINOIS

fait do la « South Mandchouria Railways Company » une véritable administration coloniale. Quant au personnel, il comprenait au début un grand nombre de Japonais, mais il en compte aujourd'hui beaucoup moins à cause du bon marché de la main-d'œuvre chinoise et coréenne. Le Japonais a surtout un rôle de direction. A la tête de la compagnie se trouve un président, actuellement M. Z. Nakamura, assisté d'un viceprésident, de plusieurs directeurs et d'un secrétaire général , puis viennent les chefs des différents services : chemins de fer, mines, ateliers de construction et réparation, électricité, mouvement du port, entrepôts, hôtels. Avec une pareille organisation, la « South Mandchouria Railways Company » constitue un précieux appui pour l'avenir politique du Japon en Mandchourie et nous offre une fois de plus un bel exemple de l'activité et de la ténacité japonaises.

La ligne de l'Antung-Mukden traverse de nombreux massifs montagneux sans qu'aucun tunnel soit jamais percé pour cela; on s'élève parfoisjusqu'à 1.200 mètres en décrivant de nombreuses boucles ; la voie posée sur le flanc des montagnes traverse delégers ponts de bois qui ne semblent pas présenter toutes les conditions de sécurité désirables, surtout dans certains endroits où l'on rencontre en même temps des courbes d'une quarantaine de mètres de rayon franchies avec des vitesses qui paraîtraient peutêtre un peu excessives à des ingénieurs européens. Au début de l'exploitation, il y eut de nombreux accidents ; aujourd'hui, ils sont devenus beaucoup moins fréquents, les ponts ayant été consolidés ou changés et les parties de la voie à trop forte courbure remplacées par d'autres construites plus rationnellement, mais nécessitant certains travaux qui n'auraient pu être faits au moment de la guerre où la rapidité d'exécution primait toutes les autres conditions. Les bâtimènts sont généralement en bois, sauf à Mukden où ils ont presque l'importance et le luxe de nos grandes gares européennes. Au point de vue pittoresque, cette ligne est une des plus belles que l'on rencontre en Extrême-Orient. Malheureusement la lenteur du transport (13 kilomètres à l'heure), l'impossibilité de faire le trajet en une seule journée et l'ennui que peut rencontrer un Européen ne sachant pas se contenter de la nourriture purement chinoise ou japonaise font que cette région de la Mandchourie n'est guère connue que par ceux qui viennent visiter les champs de bataille de la récente guerre. Cette ligne, purement militaire au début, a été livrée plus tard à l'exploitation commerciale, en vertu de l'accord signé entre la Chine et le Japon le 22 décembre 1905, par lequel ce dernier était autorisé à poser une voie ferrée allant d'Antung à Mukden et à l'exploiter ensuite pendant seize années à dater du jour de l'accord précité. Au

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CHEMIN DE FER D'ANTDNG A MUKDEN.

Ce chemin de fer a été construit pendant la guerre russo-japonaise dans les circonstances suivantes : peu après l'occupation d'Antung par les forces japonaises le: 1 er mai 1905,1e corps du génie entreprit la construction^ d'une ligne à voie étroite (0 m ,75) qu'il poussa, au fur et à mesure que l'armée s'avançait vers le Nord, jusqu'à Shichiao-tzu, ville située à environ 50 kilomètres au SudEst de Mukden. La contrée du Nord-Est de Shi-chiao-tzu étant complètement plate et les moyens ordinaires de ■transport pouvant être facilement employés, on choisit ce point comme terminus du chemin de fer jusqu'en août 1906, date à laquelle une société japonaise passa avecles autorités militaires un contrat en vue de pousser la ligne jusqu'à Mukden.