Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)
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NOTE SUR LES CHEMINS DE
FER CHINOIS
PROJET DE CHEMIN DE FER DE CHINCHOW-FOD A TSITSIHAR.
Il y a près de trois ans, la Chine manifesta l'intention de relier par un chemin de fer national Pékin àTsitsihar, capitale de la province d'Heiling-Kiang, par une ligne traversant toute la Mongolie Est. Le Gouvernement s'est déjà adressé pour cela à deux groupes de capitalistes américains et anglais ; malheureusement ce projet bien naturel va àl'encontre des vues des deux autres nations,! la Russie et le Japon : la première, dit-on à Pékin, aurait; déclaré que, si la Chine persistait dans ses desseins, elle demanderait comme compensation l'autorisation de construire pour son propre compte le transmongolien allant de Kalgan à Katchia. Quant au Japon, il a répondu par l'Antung-Mukden et par la demande de concession du Kirin-Hunchung. On comprend aisément le dommage que peut causer à la Russie la mise en exploitation d'une ligne telle que Chin-Chow-fou à Tsitsihar, mais il n'en est pas de même pour le Japon, dont la ligne principale de la « South Mandchouria Raihvays Company » n'a rien à craindre de la ligne projetée, qui n'est en somme que son prolongement. La véritable raison que puisse invoquer cette puissance est uniquement d'ordre politique et assez sérieuse en effet, car si la ligne projetée était construite, elle serait une menace pour les possessions japonaises en cas de guerre avec la Russie, guerre toujours possible, malgré les bons rapports qui paraissent exister .maintenant entre les deux puissances. Que va faire la Chine? Il est certain que le chemin de fer projeté est pour elle d'une grande utilité, aussi bien au point do vue de sa politique intérieure qu'à celui de sa sécurité en cas de guerre ; mais elle est encore bien
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faible, malgré les sérieux progrès qu'elle a faits, ces dernières années ; il est probable qu'elle ne s'aventurera pas beaucoup maintenant ; il est cependant fort possible qu'elle se montre plus hardie dans quelques années et finisse par rester définitivement maîtresse chez elle.