Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)
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LÉGISLATION OUVRIÈRE ET CONFLIT SOCIAL EN SUÈDE
Dans 24 cas, les parties ont refusé les offres de conciliation. Sauf dans un cas où les deux parties refusèrent simultanément, ce furent les patrons qui refusèrent les offres des conciliateurs. Dans cette même année, l'initiative de la conciliation revient dans 32 conflits aux conciliateurs, dans 15 aux patrons, dans 12 aux ouvriers, dans 10 aux deux parties à la fois. Une partie des litiges a été soumise à une commission de conciliation instituée par le gouvernement le 9 juillet 1908, sous la présidence d'une personne désignée à cet effet, assistée des conciliateurs. Le tableau suivant nous donne les résultats des conciliations en 1908 : Conciliation avec résultai. .èglement devant le conciliateur : En faveur des patrons
d
En faveur des ouvriers Résultats inconnus Total.....
- T ombre
affaires
8
p. 100 41,6
4
5,8
39 2
56,5
33
76,9'
3,0
Renvoi à un comité d'arbitrage. . . .
5
7,2 (*'
Renvoi àla commissionde conciliation
4
5,8
Total des affaires avec résultat..
62
89,9
3 4
4,3
69
100,0
Conciliation sans résultat. Reprise de l'affaire par les parties. . . Conflits restés sans solution Total général
5,8
Tous ces chiffres nous montrent quelle a été l'étendue des grèves en Suède dans ces dernières années, ainsi que l'état d'agitation permanente dans lequel vivait la masse ouvrière. (*) Institué par la loi du 31 décembre 1906.
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Cependant, jusqu'à ce moment, les grèves n'avaient été -que particulières et n'embrassaient pas un grand nombre d'industries. Nous arrivons maintenant à un moment plus critique -de l'histoire économique suédoise qui a eu sa répercussion sur toutes les entreprises et tous les intérêts du pays, je veux dire la grève générale de 1909. ORIGINES DE LA GRÈVE DE 1909.
Elles sont multiples, et les pages précédentes vont nous .permettre d'en fixer quelques-unes. En face des associations ouvrières qui, dans les derniers temps, s'étaient développées rapidement et avaient pu enregistrer des succès nombreux, venaient de se dresser les associations patronales, riches et puissantes, qui .menaçaient de leur barrer le chemin. Au lieu d'avoir affaire à leurs employeurs respectifs, les ouvriers se trouvaient devant une organisation solide. La lutte devait s'étendre et se généraliser. S'étendre, car «e n'était plus seulement de questions de salaires qu'il •s'agissait. Nous avons vu, en effet, que la législation ouvrière suédoise était à ses débuts : do nombreux projets -de loi étaient en étude, et par leur masse et par la crainte même qu'ils pouvaient inspirer, les ouvriers espéraient les faire modifier en leur faveur. Elle devait aussi se généraliser, car, dès ce moment, c'étaient deux organisations puissantes qui allaient se trouver aux prises et, pour vaincre, il leur fallait réunir et concentrer toutes leurs forces. Les principaux points en litige étaient les suivants : Il n'existait aucune loi spéciale sur le contrat de travail. A la suite des grèves continuelles, les employeurs avaient dû prendre certaines précautions pour s'assurer