Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)
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LÉGISLATION
OUVRIÈRE
ET
CONFLIT
SOCIAL
EN
SUÈDE
vis-à-vis de l'organisation centrale ouvrière, et les ouvriers qu'ils reprirent durent s'engager sur l'honneur à ne pas faire partie dudit syndicat et à ne pas fournir de subsides aux lock-outés. Les médiateurs jugèrent alors qu'il était temps d'intervenir à nouveau, et les négociations entre les deux partiesreprirent au commencement denovembre. Elles n'eurent pas plus de résultat que les précédentes et' furent rompues au milieu de mars. Cependant, les employeurs prirent la résolution de faire cesser le lock-out de l'industrie du fer, et il en résulta une. reprise immédiate du travail aux conditions imposées par les patrons. La lutte était en fait terminée, bien qu'aucune convention n'ait pu avoir lieu. La grève fut jugée à l'étranger comme elle l'avait été en Suède, c'est-à-dire très sévèrement: seules, les organisations ouvrières des divers pays prirent fait et cause pour elle et envoyèrent des subsides. Le tableau de leur montant est assez intéressant pour pouvoir être placé ici :
Canada
Italie Hollande
A reporter
180. ISO 107.202 4.342 711 1.289 432.525 39.194 5.445 773 7.011 348.439 41 766 180
couronnes — — — — — — — — — — —
1 .128.268 couronnes
LÉGISLATION
OUVRIÈRE
Report Suisse Espagne Angleterre Allemagne Autriche-Hongrie Divers TOTAL
ET
CONFLIT
■:.
SOCIAL
EN
SUÈDE
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1 .128.268 couronnes 20.034 — 786 — 35.788 —■ 1.039.286 — 50.063 — 74 — 2.273.346 couronnes
Il y a surtout à remarquer, dans ce tableau, l'aide effective qu'apportèrent à la grève des pays Scandinaves, l'Allemagne et les Etats-Unis. L'abstention de la France et de l'Angleterre fut, au contraire, presque complète, à la grande déception des auteurs du mouvement. Les secours en argent furent distribués aux ouvriers d'une façon assez irrégulière. Pendant les deux ou trois premières semaines, ils ne reçurent rien. Une grande partie d'entre eux, surtout parmi les plus jeunes, s'engagèrent dans l'agriculture, chez leurs parents ou leurs amis. D'autres se mirent à cultiver leurs petits jardins. Leur situation fut, en somme, beaucoup moins dure qu'on aurait pu le supposer à cause de la faible densité de la population dans le pays. Les ouvriers des grandes villes, au •contraire, reçurent de fortes sommes. Sur les 1.267.760 ■couronnes qui furent réparties, Stockholm en reçut 268.000, Gôteborg 108.000, Malmo 68.000. Les sommes distribuées variaient de 1 à 3 couronnes par jour, ce qui peut suffire à un homme seul, mais est notoirement insuffisant pour un homme chargé d'une nombreuse famille. Aussi, lorsque les patrons eurent levé le lock-out, le travail reprit-il sans délai dans- toutes les branches de l'industrie suédoise. Il n'y eut, pour ainsi dire, pas de perturbations . Maintenant que l'on peut se rendre compte des résultats de la lutte, il est bien facile do voir qu'elle a abouti à une défaite caractérisée des ouvriers.